Faire ses achats au marché MBOPPI à Douala comme dans plusieurs autres marchés des grandes villes du Cameroun est un véritable concours de vigilance. Il faut faire attention à qui on se confie. Les malins arnaqueurs se cachent de plus en plus au milieu des « apacheurs ».
Marché MBOPPI à Douala, ce mardi après-midi. Une foule est amassée à l’une des entrées du marché. Non loin de l’entrée principale. Au milieu, une femme en détresse. Elle est en larme. On apprend qu’elle vient de se faire dépouiller par des « apacheurs » d’après elle. De son histoire, on retient qu’elle est arrivée au marché et elle s’est laissé approcher par un de ces démarcheurs qui pullulent dans nos marchés. Séduit par une offre, elle décide de suivre ce dernier dans les dédales sinuïsodales du marché Mboppi. Et sachant que c’est le plus grand marché d’Afrique Central, il faut dire que c’est quand même vaste. Elle ne va pas reconnaître avec précision où elle sera conduite. Toujours est-il qu’elle s’est surprise en train de se débattre alors qu’une personne venue dans son dos lui tenait le nez essayant de lui faire inhaler un parfum dans un mouchoir. Elle va très vite perdre connaissance. Et la suite, elle se réveille plusieurs heures après. Dans un espace qui ressemble à un magasin où l’on ne garde plus des marchandises. Complètement dépouillée de ses avoirs. Tout l’argent avec lequel elle est venu au marché est parti.
C’est alors que dans les commentaires des badeaux, quelqu’un fera savoir que cette femme a tout simplement fait montre de naïveté. Ce qui peut se comprendre quand elle dit qu’elle n’est pas une habituée du marché. En effet, il ne faut pas faire confiance aveuglement et suivre une personne pendant aussi longtemps à l’intérieur du marché. Il est préférable d’aller directement vers la boutique que l’on souhaite visiter ou alors dans le compartiment du marché souhaité et une fois là-bas, faire ses achats. A Mboppi « on ne dort pas l’esprit. Les gars sont très rapides ici », lance un passant qui compatie avec la malheureuse. Et dire qu’en ce temps de préparatif de fêtes de fin d’années, ils ont encore les dents plus assérées ces brigands. Elle aurait perdu en tout une somme de 135 mille francs. Une somme très importante pour une pauvre ménagère comme elle se présentait.
Au Cameroun, les « apacheurs » désignent ces commerçants qui n’ont pas de commerce en propre. Ils s’associent à des commerçants qui ont un fonds de commerce conséquent, et demandent de se constituer comme des démarcheurs pour ces propriétaires de grand commerce. « Apacheurs » pourrait être le synonyme de « démarcheurs ».
Stéphane NZESSEU