C’est ce qui se dégage d’un certain nombre de discussions relayées par le journal L’Œil Du Sahel. L’élite politique du septentrion camerounais ne veut plus la tête de l’Assemblée Nationale.
Comme dans toutes les démocraties qui se respectent, au terme d’une élection législative, une République accorde une place au système parlementaire devrait réaménager son gouvernement. L’objectif, redistribuer les cartes compte tenue de la nouvelle configuration politique de la Nation. C’est dans ce sens que les élites du septentrion ont choisi ce moment d’après élection pour poser leurs doléances à l’endroit du Chef de l’Etat. Les politiques du Grand Nord Cameroun estiment qu’ils sont mis à l’écart du jeu politique. Et ne se retrouvent assez représenté par la fonction de Président de l’Assemblée Nationale. Ils veulent désormais la Primature.
Une demande qui aura du mal à prospérer dans le contexte socio politique actuel. D’abord parce que Paul BIYA n’est pas du genre à écouter les voix de ses compatriotes, à moins que ses intérêts soient manifestement en danger. Paul BIYA n’a pas pour habitude de modifier son gouvernement à la suite d’un résultat électoral. Plus encore lorsqu’il s’agit de résultats d’élections locales.
En plus, l’évolution du conflit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest, avec une implication exceptionnelle de Monsieur le Premier Ministre dans le processus de paix, il est difficile de croire que Paul BIYA va sacrifier Joseph Dion Nguté. Démettre Dion Ngute signifierait recommencer à zéro les négociations et les acquis obtenus jusqu’ici.
« Les Anglophones ont placé la barre très haute. Vous n’avez qu’à suivre les nominations au quotidien pour vous rendre compte du virage pris par l’Etat. Pendant ce temps, où sont les soutiens du chef de l’Etat ? Que deviennent-ils ? Ils sont au bas-côté de la route. Cela ne peut plus continuer. Nous avons beaucoup donné, nous attendons de recevoir en retour. La Primature ne serait pas trop demandée pour le soutien politique que nous apportons au chef de l’Etat » semble reconnaître un élu originaire de la région du Nord Cameroun.
Les élites du Grand Nord estiment que c’est les ressortissants des régions en crise qui sont les plus chouchoutés par le gouvernement. Or, à partir d’une position de Premier Ministre ils pensent pouvoir plus rapidement influer sur les décisions d’insertion de nouveaux agents venant du village. Une requête essentiellement alimentaire.
Stéphane NZESSEU