DJ Arafat s’est assuré du bien être de ses enfants même après sa mort. Afin que sa descendance ne manque jamais de rien, il est devenu l’un des actionnaires de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM). Un exemple que l'on est bien loin de rencontrer au Cameroun, au regard des récents événements de l'actualité dans la sphère musicale.
Parmi les clauses signées par l’artiste ivoirien décédé il y a quelques jours, il est stipulé que ses comptes resteront bloqués jusqu’au moment où ses enfants, ses seuls ayant droit, pourront en jouir. Chaque trimestre, c’est uniquement à eux que seront équitablement versés les droits d’auteur – compositeur des œuvres de leur papa et l’argent sera déposé dans leur compte respectif. Le mariage coutumier n’étant pas reconnu en France, sa fiancée n’hérite de rien, encore moins la mère de l’artiste.
DJ Arafat a su capitaliser son potentiel, sa place au devant de la scène, ses contrats, son génie, bref, tout ce qu’il a pu acquérir grâce à ses œuvres musicales, afin de ne pas se retrouver dans une situation précaire qui allait, s’il avait vécu, fait de lui un « mendiant », incapable de s’assumer, encore moins de se prendre en charge en cas de maladie et d’essuyer les quolibets de ceux qui hier, le considéraient comme un dieu.
Les artistes camerounais peuvent t-ils léguer un héritage à leurs enfants ?
Certains ont été mis au devant de la scène depuis quelques mois. Leur intimité a été dévoilée sur la place publique, dans des situations qui ne les honorent pas, mettant à mal, leur dignité.
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Certes, la question des Droits d’auteur est une crise permanente au Cameroun, on assiste tout le temps à une véritable bataille de chiffonniers, entre les « membres de la grande famille musicale », pour ne prendre que ce cas.
Et pourtant, ils sont nombreux, qui réussissent tant bien que mal à se faire invité dans des tournées en Europe et un peu partout dans le monde. Et, lorsqu’ils doivent se déplacer, ceux qui les sollicitent sont tenus de tout prendre en charge, sans parler des cachets et autres argent qu’ils reçoivent durant leur prestation.
Malheureusement, ils sont nombreux, ces artistes musiciens camerounais qui racontent avec fierté, leurs tournées en Europe, aux Etats – Unis, en Afrique, ils sont fiers de montrer les photos prises avec les grandes personnalités de part le monde mais, combien sont – ils qui pensent au lendemain ?
Il est tout à fait logique de pointer un doigt accusateur à l’endroit du ministère des Arts et de la Culture (Minac), de ces promoteurs qui s’enrichissent sans aucun état d’âme sur le dos des artistes, sur ces consommateurs qui préfèrent télécharger les sons, au lieu d’acheter les CD et autres. Toutefois, ces raisons doivent t –elles justifier cette « mendicité » ?
Les footballeurs, les Hommes politiques, les mécènes sont–ils obligés d’être l’ « Assurance » de ceux qui un jour, ont prononcé leur nom dans une chanson ?
Et pourtant, il y en a qui ont su se préserver et, qui depuis des années se prennent en charge, sans jamais tendre la main à qui que ce soit et dont les œuvres musicales sont un véritable nectar.
Peut être que pendant qu’ils sont sous les feux de la rampe, les artistes musiciens camerounais doivent–ils penser à leurs vieux jours, aux aléas de la vie, car, s’ils sont incapables de se prendre en charge, comment peuvent–ils penser léguer un quelconque héritage à leur descendance, en dehors de leur patronyme ?
Nicole Ricci Minyem