La grogne sociale est de plus en plus insoutenable au sein de la CAMWATER. Les employés de cette entreprise ont adressé un mot d’ordre de grève au Premier Ministre Joseph Dion Ngute.
Ils ont choisi le 06 novembre, jour anniversaire de l’accession du Chef de l’Etat à la magistrature suprême. Une pétition en guise de préavis de grève est sur la table du Premier Ministre depuis le 14 octobre 2020. Un préavis de grève déposé par la synergie des syndicats des travailleurs exerçant à la CAMATER.
Les employés disent avoir épuisé toutes les ressources internes, les voies de discussions et de négociations avec la hiérarchie. Et c’est face à la sourde oreille de la direction, en dépit des recommandations de Grégoire Owona, le ministre du travail et de la sécurité sociale, qu’ils ont décidé de passer à la méthode dure, la grève illimitée.
Que revendiquent-ils ?
Ce n’est pas la première fois que les syndicalistes écrivent au Premier Ministre ; Dans une précédente lettre en date du 27 août 2020, ils décriaient déjà les mêmes faits qui inspirent leur annonce de grève aujourd’hui. Le principal problème, ce sont les questions de retenues sur salaires. Des retenues illégales. Les représentants des employés fustigent la suppression de 25% du salaire des cadres affectés, du non-paiement de la dette sociale due aux employés, de la non représentation des travailleurs au sein du Conseil d’administration de la société.
Pour les employés et les syndicalistes, le Directeur Général Gervais BOLENGA joue au dilatoire. L’une des preuves de ce dilatoire, c’est l’absence de la direction de l’entreprise à la commission paritaire organisée par le ministère du travail. Mais ce dernier a répondu à ces accusations en date du 07 octobre 2020, qu’il adressait au secrétaire général des services du Premier Ministre. Dans cette lettre, Gervais BOLENGA. Pour principal argument, il conteste la composition de cette commission paritaire. Il juge l’effectif supérieur aux 15 personnes réglementairement autorisées, pour cette instance.
Le DG de Camwater explique que « la suppression de 25% du salaire à 52 cadres affectés procède de la mise en application d’une résolution du Conseil d’administration du 22 décembre 2018, tirant les conclusions d’une mission du Contrôle supérieur de l’Etat ayant jugé certaines primes dénuées de fondement juridique ». Fort de ce rappel, précise le DG, la réclamation des syndicalistes « pourrait s’assimiler à l’apologie des détournements des deniers publics réprimée par les textes en vigueur ».
Les discussions entre les employés et la hiérarchie de la CAMWATER semble être coincées. Espérons pour les consommateurs que cette grève qui risque de s’ouvrir le 06 novembre 2020 n’aura pas de conséquence dans le service de l’eau.
Stéphane NZESSEU