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Interview avec le Rev Pasteur Franklin Yebga, donateur de plusieurs forages d'eau dans des villages reculés

lundi, 17 février 2020 13:24 Nicole Ricci Minyem

-         Merci pasteur d’avoir accepté de répondre à nos questions. Qu’est ce qui vous a incité à apporter l’évangile dans cet arrondissement ?

Rev Pasteur Franklin Yebga : Merci à vous pour cette opportunité que vous m’offrez. Nous avons été invités par une dame qui, à un moment n’arrivait plus à faire face à ce qui se vivait ici. Les crimes de sang étaient permanents. Les gens s’entretuaient. Son fils était allé en prison, la mésentente avait fait son nid au sein de sa famille…Vous savez, dans notre ethnie, si quelqu’un meurt de suite d’un accident de circulation, ou alors de suite d’un assassinat, les gens ont peur. Il y’a une maladie qu’on appelle « Mback » et après des décès comme ceux que je viens de mentionner, on a peur qu’une autre personne suive et il faut se protéger. 

C’est ainsi que cette dame est tombée sur moi en venant à Yaoundé. J’étais encore un jeune pasteur à l’époque. Je n’ai pas hésité une seule seconde et j’ai accepté de faire le déplacement. C’est ainsi que je découvre ce département. Je n’étais jamais venu auparavant d’autant plus que j’ignorais même son existence.

A l’époque, il y avait comme unique moyen de locomotion les « opep » et quand la voiture roulait, vous voyiez le sol. De véritables monstres, il y’avait des trous partout mais, cela ne m’a pas découragé. Après la prédication, j’ai jugé opportun d’implanter une église ici. A l’époque d’ailleurs, au niveau de Ngoke II, il n’existait aucune église, quelque soit la dénomination. Nous avons tenu bon, malgré les menaces des sorciers qui envoyaient par exemple des menaces de façon permanente.

Je vous raconte une anecdote. Une fois, il y’a un sorcier qui s’est placé en travers de mon chemin et a tracé une ligne rouge. Il m’a dit en faisant des incantations que si je la traversais, j’allais mourir. Malheureusement et c’est triste de le dire, je l’ai envoyé en brousse et deux semaines après, il a quitté ce monde.  L’église s’est implantée.

 

-         Comment vous est venue l’idée de construire les forages ?

Après l’implantation de la première église, nous avons constaté que la plupart des villages faisaient face à un gros problème : le manque d’eau potable. Il fallait faire deux, trois voire quatre km pour aller s’approvisionner dans un ruisseau qui coulait dans un lieu très accidenté. J’y suis allé de nombreuses fois. On se lave, on fait la lessive et tout à côté, on essaye de puiser une qui soit consommable ; alors, je me suis dit qu’il me fallait trouver des moyens pour remédier à cette situation  et offrir des forages à ces gens. D’autant plus qu’à mon avis, ces populations me semblent abandonnées à elles mêmes face à ce problème. L’eau est une véritable denrée rare ici…

Jésus Christ n’apportait pas seulement l’évangile. Il est l’eau de vie. Mais à côté de cela, il y’a une eau physique dont les gens ont besoin. Et là, la construction des forages ne va pas bénéficier à nos chrétiens uniquement. Tous les villageois pourront venir puiser. Nous en avons construit quatre et le cinquième est en chantier.

Lire aussi : Mbam et Kim : Quand la dotation des forages devient le fardeau d’un pasteur

 

-         Vous avez une propension à aller toujours vers les zones les plus reculées. Je pense à l’Extrême Nord, au Nord, dans l’Adamaoua, au Sud et j’en oublie certainement. Qu’est ce qui vous intéresse dans cette façon de faire les choses ?

Première chose, le souci des âmes. Deuxième chose, là bas, les pasteurs n’y vont pas parce qu’il n’ya pas dîmes et offrandes. A Yaoundé et dans d’autres grandes villes, c’est ce que recherchent principalement les pasteurs. Au contraire, là où nous allons, c’est nous qui offrons.

En plus, dans ces grands centres urbains, vous avez cent à deux cent personnes pour vingt pasteurs alors que dans les coins reculés de notre pays, il n’y en pas du tout. Et très souvent, dans les villages, les gens sont plus ouverts, plus reconnaissants et pourquoi ne pas partager avec eux, les facilités que nous avons ? De l’eau courante, de l’électricité…Vous avez vu certains m’ont en quelque sorte considéré comme leur sauveur. A Sana par exemple, vous avez pu voir la joie des populations. Cela m’encourage car je me sens utile. Les églises sont construites, les besoins primaires des personnes que je rencontre sont comblés, je suis plus à l’aise ainsi.

 

-         Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez dû faire face, au-delà de la sorcellerie que vous avez évoquée plus haut ?

Il n y a pas de route dans le Mbam et Kim. Un département d’environ 28 mille km2, il n’y a pas de route. Il est pratiquement impossible d’arriver ici en saison de pluie. Nous sommes à Nkoldjom, à environ 60 km de Sa’a mais, quand il pleut, il arrive des moments où vous pouvez faire un ou deux jours en route et le coût du transport est très élevé. Pour ce tronçon par exemple, vous êtes obligé de débourser 4 ou 5mille francs, pour 60 km à peine. Si vous prenez la moto, vous payez 8 mille francs pour le même trajet.

J’ai également fait un constat. A cause de l’enclavement, vous avez des régimes de plantains qui pourrissent dans la forêt. Je me souviens une fois, j’ai failli pleurer, alors que je rentrais à Yaoundé. J’ai rencontré une maman qui avait 70 régimes de plantain et elle me suppliait de prendre deux ou trois malheureusement, je n’avais pas de voiture, mais plutôt une moto. Comment aurais je pu faire ? Les infrastructures routières demeurent un très gros problème ici et c’est cela qui m’a marqué dans cette zone.

 

-         Quels sont vos liens avec les autorités administratives du coin ?

Vous savez, nous sommes dans un pays où il n’existe pas de véritable liberté de culte. C’est dommage. Même pas une véritable liberté d’expression. Vous semblez étonnée que je le dise mais, vous avez comme une épée d Damoclès au dessus de vos têtes avec ce que vous appelez la tolérance administrative. Certes, on ne vous dérange pas mais, on ne vous donne pas non plus les papiers qu’il faut même si vous avez souscrit à tout ce qui vous est exigé. Vous vous rendez compte que j’ai un papier à présidence que j’ai envoyé depuis le 12 Novembre 1998 et, il n’est jamais sorti. Qu’à cela ne tienne, nous avons de bonnes relations avec les autorités administratives, le forage de Nkoleton par exemple a été inauguré par le sous préfet à l’époque et même la chapelle…Notre souhait c’est que cela aille mieux, qu’il nous donne plus de possibilités. Nous ne demandons pas de l’argent, encore moins du matériel…

Il y a par exemple des établissements scolaires, des collèges que nous voulons construire mais, nous ne pouvons pas le faire à cause de la tolérance administrative.

 

-         Rev Pasteur, d’où proviennent vos financements ?

Aux Etats – Unis et ailleurs, j’ai beaucoup de relations au sein des Eglises de Sainteté qu’on appelle les Mouvements de Sainteté. Ce sont ces relations  que je capitalise pour investir dans mon pays, au lieu de le faire ailleurs. J’ai refusé d’aller aux Etats Unis parce que j’ai choisi de servir mon pays et je ne le regrette pas. C’est à ce moment que j’aime souvent dire qu’il ne faut pas être un homme politique pour faire des choses pour son pays. Lorsqu’une situation se présente, nous prions et si les âmes de bonne volonté sont touchées, le projet est lancé et mené à son terme, pour le bien être des populations. Le forage de Mete par exemple, c’est une veuve américaine qui l’a offert.    

Doc, j’étudie les projets mais je tiens à dire que c’est d’abord la situation de l’église qui nous intéresse. Parce qu’il faut dire que notre objectif principal c’est de gagner les âmes. Mais, dans un cas de force majeur, comme présentement à Sana et d’autres exemples sus cités, nous avons été obligés par ci, par là, de commencer par la construction d’un forage.

-         Quels sont vos projets à plus ou moins moyen terme ?

D’ici la fin de l’année, nous avons encore six à sept forages à offrir aux populations. Les deux premiers seront à Sana à Ntui et aussi à Maga dans le département du Mayo Danaï. J’y serais dans les prochaines semaines. Nous irons également à L’Ouest Cameroun.

-         Merci Rev Pasteur

C’est moi qui vous remercie pour cette opportunité

 

Interview réalisée par Nicole Ricci Minyem

 

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