C’est un nouveau « mboléman » qui entre sur la scène showbiz de ce mouvement parti des ghettos de Yaoundé et qui continue de conquérir le monde. Son titre « Tchapeu Tchapeu » est très bien accueilli par les mélomanes et les amoureux du « mbolé ». Son titre disponible depuis le 25 novembre 2020, devient déjà une référence.
Il se présente comme le défenseur du « mbolé » d’Efoulan (un quartier de la ville de Yaoundé, relativement éloigné de Nkoldongo le quartier berceau du rythme). HAPPY est un animateur qui lui aussi s’est laissé bercé depuis de longues années par ce rythme rendu célèbre par ses compères de Nkoldongo et Kondengui. Le « mbolé » que nous sert HAPPY a cette particularité qu’il remet en évidence un instrument sacré dans le « mbolé », le Djembè notamment. Cet instrument de percussion est ce qui porte à la base le rythme. Et dans sa chanson dont le titre est « Tchapeu Tchapeu », HAPPY offre une belle séquence d’animation avec une bonne présence du Djembè qu’il sait manier avec dextérité.
La musique en elle-même, est une petite balade autour de sa vie et son engagement comme « mboléman ». En plus de cette séquence d’animation en canon qui donne un caractère particulier à son « song ». La deuxième partie, une animation pure est un cocktail de petites phrases très amusantes, mais aussi révélatrices des réalités du Yaoundé qu’il fréquente. Il dit par exemple « le couteau fait quoi dans la soutane du prêtre ? » ou encore « le curé de ma paroisse fait quoi à mini ferme dans la nuit ? » Et celle qui retient le plus l’attention, cette affirmation « la Kadji est le champagne du pays ».
Des paroles qui sont manifestement bien accueillies par une frange de la jeunesse, mais surtout les fans du « mbolé » qui sont bercés par la belle mélodie qui accompagne ce texte plutôt simpliste. Seulement, si on peut critiquer son approche et interroger la raison pour laquelle il s’attaque ainsi au clergé catholique, il saute aux yeux que d’un point de vue marketing, il sera difficile pour les autres opérateurs de brasserie de jouer ses musiques ou alors de faire appel à lui pour des spectacles ou autres. Ce qui risque d’être limitant pour sa carrière. On ne serait pas surpris qu’il produise une autre version où on n’entendra plus cette assertion « la Kadji est le champagne du pays ».
Stéphane NZESSEU