Ces dernières années, les prisons du Cameroun et singulièrement des principales villes sont fortement sollicitées. Du fait des multiples arrestations des militants du MRC, les gardiens de prisons sont sous le feu des projecteurs. Et ils veulent profiter de ces projecteurs pour mettre en lumière les maux qui minent leur fonction.
L’administration pénitentiaire se porterai en définitive, un peu comme tous les autres secteurs de la vie au Cameroun. Rien ne va comme il faut. Les gardiens de prison, pourtant très sollicités ces dernières années, sont à la traîne. Ils se plaignent. Pour un gardien de prison s’exprimant en toute anonymat « ce corps de maintien de l'ordre jadis magnifié par le ministre amadou Ali est aujourd'hui, comme beaucoup de secteurs de notre administration et du Cameroun en général, voué à la déchéance. » Les raisons de cette situation scabreuse sont nombreuses. Pour ce gardien de prison, l’une de ces raisons c’est que « comme beaucoup de ministres, le secrétaire d'état chargé de l'administration pénitentiaire, Doh Jérôme a transformé notre administration en boutique. Tout y passe et à cause de cela, un mouvement d'humeur des gardiens de prisons est en gestation pour non seulement demander que le statut en vigueur soit appliqué, mais aussi pour dénoncer les abus de Jérôme Doh Penpagah. »
Si l’on saisit bien le sens de la doléance de ce gardien de prison, les actes de l’actuel patron de l’administration pénitentiaire est venu comme des gouttes d’eau de trop pour faire déborder le vase. Cette approche qui vise à jeter en pâture le seul Secrétaire d’Etat n’est pas sincère. Car, il faut reconnaître que si la problématique majeure est la mise en place effective du statut des gardiens de prisons, alors, ce n’est pas la seule faute de Mr Jerôme Doh Penpagah. Ce n’est pas ce dernier qui décide par exemple des recrutements à la fonction publique pénitentiaire. De ce point de vue, il lui est presque impossible de rationner équitablement et en quantité souhaitée toutes les prisons. Et dire que ce gardien reconnaît que les prisons notre pays sont des « mouroirs ». Soit du fait des défaillances des structures d’accueil, ou encore du fait qu’il est impossible de nourrir et de soigner convenablement ses occupants qui sont en surnombre. « C’est pourquoi une attention particulière doit être accordée à ces mouroirs qui servent de prisons, aussi au personnel chargé d'encadrer parfois les pauvres innocents qui forment à 90% l'essentiel des détenus. Cette fois ci nous sommes sérieusement en colère. »
Et cette colère risque d’exploser au nez du gouvernement dans les prochains jours si rien n’est fait.
Stéphane NZESSEU