Un mémorandum de certaines organisations dites de la "vraie société civile" camerounaise a été rendu public mercredi 25 septembre 2019. Dans ce mémorandum, les membres des différentes organisations concernées font des propositions au Chef du Gouvernement pour le Grand dialogue national.
Les membres des associations qui se réclament de ce qu'ils appellent la "vraie société civile" bien que n'ayant pas été conviés par le Premier ministre à apporter leurs contributions pour la phase consultative en prélude au Grand dialogue national, avouent avoir pleinement leurs mots à dire. Ils ont saisi l'occasion à Douala pour dérouler leurs recommandations.
Selon la posture de ces organisations de la société civile, au tout début de la crise, elles ont eu à dénoncer avec la pleine énergie, les exactions et arrestations arbitraires. D'une voix unanime, les membre de la "vraie société civile", excipient : "On a appelé les autorités à ne pas envoyer les militaires sur le terrain, mais, à mettre en place un cadre de dialogue pour la résolution des revendications justes posées par ce consortium", disent-ils. Nombre de personnalités actives dans cette coalition, ont signé ledit mémorandum. Il s'agit entre autres de Jean Marc Bikoko, Dynamique Citoyenne Maximilienne Ngo Mbe du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC). Felix Agbor Nkongho du Center for Human Rights and Democracy in Africa (CHRDA), Philippe NANGA, du Monde Avenir. Hilaire Kamga, de Plate-forme de la Société Civile pour la Démocratie.
L'exemple du Burkina Faso est cité en premier
Les organisations concernées se fondent sur des cas d'école taillés à leurs convictions. Elles disent ainsi, copier le modèle de dialogue au Burkina Faso, en Centrafrique et en République démocratique du Congo pour faire entendre leurs propositions. De ces propositions, il est à noter des recommandations allant dans le sens d'un processus de sortie de crise rythmé par des débats sur la crise anglophone et la gouvernance politique du pays. Une Assise nationale sur la crise politique et le système de gouvernance au Cameroun, est préconisée par les signataires du mémorandum.
Dans la teneur de ce mémorandum, ce sont dans l'ensemble 17 recommandations qui sont formulées et adressées aux pouvoirs publics. Parmi les recommandations faites, il figure en bonne place, la tenue d’une session spécifique à la crise dite anglophone, la garantie des conditions de sécurité optimale pour tous les participants avant, pendant et après le dialogue. La proclamation d’un cessez-le-feu préalable dans les régions du Nord-Ouest et du Sud- ouest avec le retrait des forces armées.
Les membres de la "vraie société civile" appellent non seulement à la libération de tous les personnes incarcérées dans le cadre de la crise anglophone, mais aussi, la libération sans condition de tous les détenus politiques issus de la crise post-électorale. Ils sollicitent, l’accord préalable entre les différentes familles d’acteurs sur l’agenda des travaux (les différentes commissions et les profils des membres facilitateurs). L'on note enfin que, ces organisations "attirent l’attention des institutions internationales représentées au Cameroun quant aux manœuvres de diversion, sur l’organisation du dialogue dont l’action citoyenne ne concourt pas à la construction des relations diplomatiques productrices du bien-être des citoyens".
Innocent D H