Ce dimanche jour de la fête des mères restera longtemps gravé dans la mémoire de toutes les personnes qui ont assisté à cette affaire et au témoignage de cette générosité hors du commun.
L’histoire se déroule dans les quartiers d’Abidjan en côte d’Ivoire. Elle est rapportée par l’auteur de cette action de générosité qu'on peut voir sur cette image d’illustration. Il raconte :
« Un jeune homme répondant au nom de Goué Stephane, a été appréhendé ce matin en flagrant délit de vol sur mon chantier alors, j’ai décidé de l'embaucher sur ce chantier. Lorsque j’ai été alerté de l’interpellation d’un jeune homme en train de commettre un larcin sur un chantier où je finance les travaux d’une dizaine de jeunes ivoiriens à yopougon, je me suis pressé au commissariat du 16e arrondissement de yopougon qui traitait le dossier. Après avoir interrogé le jeune homme visiblement nécessiteux et qui n’avait marqué aucune résistance lors de son arrestation, j’ai pu noter qu’il était orphelin de père, et se débrouillait dans le ramassage et la revente de chaussures plastiques usées appelées communément « Samara-kolo » pour s’occuper de sa mère.
En cette journée de fête des mères, je ne pouvais pas être la source de la tristesse d’une mère qui attendait sûrement le retour de son fils pour égayer sa journée. J’ai alors demandé au chef chantier de retirer la plainte, et négocier la libération du jeune homme avec les officiers en charges du dossier. Après avoir expliqué à l’officier enquêteur que nous retirons notre plainte et que j'engageais le jeune homme comme ouvrier sur le même chantier avec paie journalière de 2.500f soit 75.000f le mois, l’officier totalement émue a eu du mal à retenir ses larmes.
Les officiers dont la diligence a sauvé le jeune homme d’un lynchage éventuel, se sont engagés à nous assister dans son encadrement. Vu qu’à 25 ans révolu il ne dispose d’aucune pièce d’identité, une assistance lui sera accordée pour l’obtention de sa première pièce d’identité après avoir pris contact avec sa mère. Pour leur diligence, leur compréhension, leur disponibilité et surtout la collaboration exemplaire et familiale que j’ai pu observer ce dimanche, je voudrais personnellement dire merci aux hommes du commissariat du 16e arrondissement de yopougon, en particulier :
- au Commissaire BABA FOFANA,
- au Sous-Lieutenant GOLE DORGELES,
- au Sous-Lieutenant EKONIAH PHILLIPE
- au Sous-Lieutenant CISSE MAHAMADOU
C’est ensemble que nous construirons une société avec moins de frustration sociale... »
Un bel enseignement, un geste qui pourrait être le point de départ de la généralisation d’une nouvelle vision de notre société. Ils sont nombreux qui croupissent dans les prisons et pourtant ce sont des nécessiteux à qui la vie n’a pas fait de cadeau. Et ce type de geste, associé à celui des agents de police de ce commissariat apparaît comme un espoir d’une Afrique meilleure.
Stéphane NZESSEU