Selon Stéphane Mandard – Journaliste au Monde, en 2020, l’Atrazine, comme bon nombre de ces produits, nocifs et ultra dangereux pour la santé humaine, sont encore fabriqués dans dix neuf sites français et écoulés vers le tiers monde.
Interdits depuis 2003 en France et dans les pays de l’Union Européenne, les lobbyings continuent pourtant d’exercer sur l’Etat français, de fortes pressions, dans l’optique de faire annuler une loi votée par les députés, qui statut sur les mesures à prendre afin qu’en 2022, toutes les usines sus citées ferment leurs portes.
Les grandes lignes de cette enquête
- L’Atrazine
Considéré comme l’un des plus toxiques au monde, l’Atrazine est une molécule qui a des conséquences sur le développement intra utérin, c’est reprotoxique, c’est genotoxique, cela peut avoir des répercussions sur le développement d’un fœtus, ou ensuite ou encore sur des points de Quotient Intellectuel en moins pour un enfant ;
Il est le plus souvent utilisé dans les champs de maïs, c’est vraiment la molécule dans le monde.
Cet atrazine, malgré son interdiction, est fabriqué sur dix neuf (19) sites en France qui n’ont pas été dévoilés, puisque les producteurs évoquent le « secret des affaires ».
- Les pays ciblés pour la commercialisation de ce produit toxique
Les pays dans lesquels ils sont envoyés sont ceux qui sont considérés comme en voie de développement, encore appelés pays émergents, les pays à faibles revenus, les pays africains.
Il s’agit notamment du : Mali –Bénin –Togo – de la Tanzanie…Mais également de l’Amérique Latine – de l’ex bloc de l’Union ; bref, des pays dans lesquels les réglementations ne sont pas les mêmes qu’au niveau de l’Union Européenne, c’est beaucoup moins de contrôles, et les personnes qui utilisent ces produits, bien souvent, n’ont pas les protections adaptées, parfois même, elles n’en n’ont pas du tout…
Par conséquent, ce sont des personnes massivement exposées au danger avec des cas de mortalité directe. Parmi les travailleurs, on trouve des hommes, des femmes mais aussi beaucoup d’enfants.
- Aucune prise en compte du facteur moral chez les fabricants des pesticides qui, malgré l’interdiction continuent d’en produire
Les fabricants ne réfléchissent pas en termes de morale ; ils pensent au business. La seule valeur qui est mise en avant c’est la liberté d’entreprendre. A aucun moment, n’intervient le facteur Santé des populations qui peuvent travailler en manipulant ces produits ; ils y sont en outre exposés parce qu’ils vont consommer une alimentation contaminée par des substances toxiques.
Il faut par ailleurs relevé le fait que L’Onu, dans un rapport sur l’alimentation, avait noté que cette pratique est une violation des Droits de l’Homme.
- Interdiction de la production des pesticides en France à partir de 2022 ; une mesure qui a suscité le courroux de ceux qui les produisent
Même avant la promulgation de la loi introduite au parlement français par les députés, sous la pression des associations des consommateurs, il y’a eu un lobbying intense, acharné jusqu’au plus haut sommet de l’Etat avec des échanges de courriers envoyés à Emmanuel Macron, à Edouard Philippe – premier ministre français mais également aux ministres de l’économie, de l’agriculture…
Nous avons reçu un exemplaire du courrier envoyé par l’Union des Industries de la Protection de la Plante au premier ministre, dont voici un extrait : « L’impact économique et social en France de cette mesure dont l’interdiction sera extrêmement important avec plus de 2700 emplois directement concernés sur nos 19 sites de production répartis sur l’ensemble du territoire… »
Ces interpellations ont trouvé une oreille attentive car au sommet de l’Etat, l’on endosse l’argumentaire des fabricants, qui évoquent l’atteinte excessive à la liberté d’entreprendre.
- A quel niveau se trouve le dossier ?
Le conseil constitutionnel, s’est réuni il y’a quelques mois, et, ses membres ont conclu que pour protéger l’environnement ou la santé humaine, on pouvait tolérer certaines atteintes à la sacro – sainte liberté d’entreprendre mise en avant par les lobbyings.
Ces derniers, avant 2022, sont entrain d’étudier des recours devant d’autres juridictions pour faire invalider cette interdiction.
Retranscription : Nicole Ricci Minyem