Depuis les échauffourées de ce mardi, les tensions ne sont pas encore complètement apaisées entre forces de maintien de l’ordre et conducteur des engins à deux roues. On peut observer la forte présence de la police anti émeute à plusieurs carrefours de la ville de Yaoundé. Le face à face est permanent.
Carrefour Total Melen à Yaoundé, les hommes de la police des émeutes sont en faction. Ils veillent au grain. Ils ont définis la ligne de démarcation pour les « benskineurs ». Mais les gars ne sont pas d’accord. Ils estiment que ça n’arrange pas leurs clients. Puisque désormais, il leur est demandé de déposer leur passager à plus de 200 mètres du carrefour de la Total Melen. Sachant que c’est à partir du carrefour que les passagers empruntent les taxis pour le reste de la ville, et c’est là que les taxis déposent ceux qui vont prendre les motos par la suite. Une situation difficile pour ces jeunes débrouillards.
Nous avons assisté ce mercredi à une scène qui illustre bien cette gêne des mototaximen. En effet, un « benskineur » portait une femme qui avait de nombreux bagages sur la moto. Dans un premier temps, le conducteur craint de franchir les bornes fixées par la police. Mais la maman de lui faire savoir qu’elle aura du mal à déplacer ses bagages jusque devant le CHU. Il va donc s’en suivre une petite discussion entre le conducteur et son passager sous l’œil de l’un des policiers. C’est alors que celui-ci va intervenir pour un arbitrage. Il va décider qu’à titre exceptionnel le « benskineur » dépose son passager au-delà de la zone interdite.
Autre lieu, entrée de la Garde Présidentielle à Deux Chevaux (Ekounou). C’est le nouveau point de ramassage des motos qui jadis exerçaient dans les secteurs de Mvog Atangana Mballa, Mvog Mbi et Carrefour Coron. Ici, le face à face est plus prononcé. Les policiers sont sur le qui vive. Ils sont répartis en deux groupes qui se relaient heure après heure. Mardi, les actes de provocation ont failli entraîner des interpellations. Mais c’était sans compter avec la tempérance dont a su faire preuve les forces de police.
Les conducteurs de motos d’Ekounou envisagent changer de ligne. Pour l’essentiel ils ont exclus les destinations de Coron, Mvog Atangana Mballa et Mvog Mbi. Désormais, ils préfèrent se concentrer sur les axes à eux réservés. Seulement, on se pose la question de savoir jusqu’à quand ces policiers vont garder leurs positions ? Qu’en sera-t-il quand les antis émeutes vont se retirer ? Puisqu’ils ne seront pas là indéfiniment.
Stéphane NZESSEU