Le 4 novembre dernier, trois hommes (maîtres d’hôtels et cuisiniers), ont été interpellés par les agents du commissariat de sécurité publique de Kentzou (Région de l’Est).
Selon plusieurs sources, le travail axé sur le renseignement a permis de démanteler ces spécialistes de fabrication des boissons frelatés. Mais bien avant, des stratégies ont été employées pour les mettre le grappin dessus. « On a fait une recherche auprès des personnes spécialisées dans le faux. Nous avons été convaincus que ces hors-la-loi font des mélanges des jus et de whisky (…). Cette activité mafieuse est centrée sur des mélanges sans contrôle technique déversés sur le marché de consommation », a confié une source policière proche du dossier.
Comment procèdent-ils pour confectionner ces produits frelatés ? L’un des interpellés explique le processus de fabrication. « On prend deux bouteilles de whisky d’origine pour en fabriquer quatre à six bouteilles. Le mélange se fait avec le coca whisky. Nous le faisons à la demande des clients. Ces whiskies que nous fabriquons sont à la portée des organisateurs des cérémonies », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Les clients achètent pour des cérémonies multiples. Dès que les clients passent la commande, le processus de fabrication est lancé. Nous achetons le whisky d’origine pour faire le mélange. Les clients savent ce qu’ils achètent car le prix est relativement bas. Nous ne les trompons pas. Ils connaissent la qualité du produit acheté par les connaisseurs lors de l’organisation de leurs cérémonies ».
Pour l’heure, les trois hommes méditent leur sort dans les cellules de la police judiciaire à Kentzou où ils ont été appréhendés.
Whisky frelaté un danger pour les populations
Au Cameroun, le whisky se vend désormais aux « pauvres »... Depuis trop longtemps le vénérable breuvage écossais se refusait aux petits budgets, trop cher pour la part la plus démunie de la population – la plus nombreuse. L’injustice est désormais réparée. Les whiskies frelatés s’arrachent à bas prix sur les étals des grandes villes comme de l’arrière-pays. Malgré les dangers saillants que comporte l’alcool frelaté, il reste un fléau ravageur au Cameroun. Le gouvernement a bien tenté d’interdire la consommation d’alcool frelaté. Mais les arrêtés ministériels n’ont pour l’heure pas fait reculer le fléau. Si les breuvages en question ont tous l’apparence du whisky, ils sont loin d’en avoir les qualités.
Danielle Ngono Efondo