On est tenté de répondre par la négative. Les sollicitations faites au ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, n’ont donné aucun résultat, encore moins au ministère des Mines et du Développement Technologique.
Il n’a pas été possible de mettre la main sur un responsable, disposé à apporter des réponses ou tout au moins, à orienter vers la source la mieux indiquée, apte à dire ce que les recherches ont démontré, 33 ans après le sinistre qui a causé la mort des centaines de camerounais, notamment à Su-Bum, un hameau situé à quelques dizaines de km du lac, à Cha’a et, tout le long de la vallée de la Fang. Ainsi que le déplacement des milliers autres.
L’on se souvient qu’il y’a trois ans, alors qu’on commémorait le 30ème anniversaire de la catastrophe du Lac Nyos, les résultats rendus publique par les scientifiques camerounais révélaient, que c’est l’explosion d’un nuage de gaz carbonique dans le lac, qui était à l’origine de la catastrophe. Toutefois, ils ont omis d’apporter des réponses définitives et, l’on ignore toujours si ce bassin est d’ordre volcanique et s’il est, par conséquent, susceptible de se reproduire dans les prochaines années.
Branle bas, au lendemain de la catastrophe
L’on se souvient qu’au lendemain de cette funeste soirée du 22 Août 1986, après la découverte des cadavres des hommes et des animaux, des scientifiques venus du monde entier ont rejoint les équipes camerounaises, pour tenter de trouver des réponses.
Seulement, nos confrères de Jeune Afrique, Ces derniers se sont constitués en camps rivaux, plus occupés à faire valoir leur point de vue, qu’à faire naître une vérité scientifique fondée sur des faits. Première arrivée sur les lieux, la française, conduite par Haroun Tazieff, avait soutenu que le volcan sous-jacent au lac Nyos a expulsé, au cours d’une éruption phréatique, un nuage de vapeur brûlante avec une forte concentration de CO2.
Or, les américains et les experts islandais qui les ont rejoints, avaient estimé que c’est un détonateur interne ou externe qui a pu déstabiliser la couche supérieure des eaux faisant office de bouchon et, le lac a spontanément vomi une bulle de gaz toxique : « les eaux contenant le gaz carbonique se sont ainsi retrouvées en surface, ce qui a favorisé les émanations gazeuses. Comme le gaz carbonique est une fois et demie plus lourd que l'air, en s'échappant du cratère, il s'est dispersé au niveau du sol sur une grande surface jusqu'aux villages et prairies environnants, causant la mort des villageois et de leurs troupeaux… ».
Un avis partagé à l’époque par les camerounais qui, ont invité les victimes à rejoindre leur village. Ces dernières vivent un autre type de traumatisme aujourd’hui : le terrorisme.
Nicole Ricci Minyem