Depuis les premières heures de ce lundi matin, un groupuscule de camerounais ont pris d’assaut l’entrée des services de l’ambassade de France à Yaoundé. Ils disent venir manifester pour la non-ingérence et pour le respect des institutions et de celui qui les incarne.
Quartier Olezoa ce lundi matin, les populations de la zone sont réveillées par un immense vacarme. Des cris, des chants accompagnés par une fanfare. C’est alors qu’on aperçoit une centaine de jeune citoyens arrivant en cortège du carrefour de la station-service d’Olezoa en allant vers l’ambassade du Cameroun. Très rapidement on se rend compte qu’il s’agit d’une manifestation publique à la faveur du Président Paul BIYA. Ses effigies sont presque partout. Les jeunes dont la grande majorité ressemblent à des enfants de la rue (vêtements débraillés, la mine et l’apparence bohème, à peine chaussé…). Ceux-ci clament, « Paul BIYA, notre président ». Le cortège avance vers l’entrée de l’ambassade et se stationne.
A notre grande surprise, il n’y a aucune interpellation policière. Pas d’escouade de police dans les parages. Mais quelques agents qui règlent la circulation et facilite visiblement la progression des marcheurs. Nous allons apprendre quelques minutes plus tard qu’il n’y a pas eu besoin de déclaration de manifestation publique. Et cela se comprend ; Pour une manifestation à la première heure du lundi matin, aucun service administratif n’était déjà ouvert pour enregistrer – examiner puis délivrer un récépissé de déclaration de manifestation publique.
Une fois, devant l’ambassade, ces marcheurs du lundi matin vont entonner l’hymne national du Cameroun et se fendre en déclarations à l’endroit de la République française. On entendra dire « le Cameroun n’est pas un quartier de la France ». Mais aussi, les banderoles à la gloire de l’armée camerounaise, célébrant son professionnalisme, sa loyauté et son intégrité ; des banderoles au contenu subversif du genre « Grand pays, pourquoi portes-tu atteinte à mon futur en permettant le financement du terrorisme dans mon pays. » Une accusation à peine voilée à l’endroit de la France et de ses dirigeants. Selon les marcheurs de ce matin, la France financerait le terrorisme au Cameroun.
Nous avons pu joindre un employé de l’ambassade qui nous a rassuré que les services se passaient plutôt bien. Et qu’il n’y avait pas à se déranger. D'un autre côté, nous nous interrogeons sur le bien-fondé d’une telle marche un lundi matin. Il apparaît donc clairement que les hommes et femmes qui y sont venus n’ont pas d’emploi. Et les enfants qu’on a pu y voir ne sont pas scolarisés. Toutes choses qui renforceraient l’idée d’une orchestration de personnalités proche du pouvoir tapis dans l’ombre qui essayeraient de passer un message subliminal à Mr Macron.
Les excuses ou le rappel et la fermeture de tout ce qui est français au Cameroun
« Nous ne sommes plus à l’époque coloniale, pour que Macron ait la prétention de parler de pression exercer sur le Père de la Nation Camerounaise », laisse entendre Oswald D, qui ne parvient pas à contenir sa colère.
« Mais il s’agit même de quelle histoire ? Macron pense qu’ils peuvent faire du Cameroun, ce qu’ils ont fait en Libye et en Côte d’Ivoire, parce qu’ils veulent installer à la tête de ce pays, un prédateur qui est incapable d’affronter les autres partis politiques par les urnes ? Nous ne permettrons pas que cela arrive chez nous, jamais de la vie et nous allons le démontrer par tous les moyens… ».
Une sortie gouvernementale qui n’apaise pas
Le Jeune homme, étudiant en Master II à l’Université de Yaoundé II à Soa pense que « la sortie du ministre de la Communication ce Dimanche est juste une affaire diplomatique. Je crois humblement que le fait d’avoir mis l’accent sur cet activiste ne saurait laver l’affront dont nous avons été victime. Que Macron présente ses excuses aux Camerounais ou alors comme le disait ma sœur tout à l’heure, qu’il ferme son ambassade et fais rentrer les français chez eux…Voilà un pays qui finance le terrorisme dans un Etat et ne le cache pas et vous voulez que nous laissons passer cela, ce n’est pas possible… ».
Ce n’est pas ainsi que le pouvoir se prend au Cameroun
On aurait beau calmer les battements de son cœur, faire comme si de rien n’était et accepter les raisons données par ceux qui affirment que c’est la jeunesse du président Emmanuel Macron qui l’a amené à adopter cette attitude incorrecte. De tenir ces propos qui frisent le mépris vis-à-vis de son homologue Camerounais.
On peut se dire que le gouvernement avec à sa tête le Chef de l’Etat va agir en son temps et répondre à la mesure de l’humiliation subit par la Nation toute entière. Mais que non. Ça ne passe pas et face à cette condescendance, ce mépris, cette prétention, cette attitude paternaliste, ce complexe de supériorité, il est important que ceux qui se présentent comme des partenaires du Cameroun quelque soit le domaine, restent à leur place.
Qu’ils ne pensent pas que comme cela s’est fait ailleurs, ils vont imposer dans cette Afrique en miniature, une personne de leur choix, qui viendra légitimer l’homosexualité, la décadence morale, au-delà de ce qui se vit actuellement. Un individu qui va leur permettre de spolier allègrement nos richesses et leur permettre de s’en mettre plein les poches.
Omar Bongo, de regrettée mémoire avait dit et, il est important que le président français se le mette dans le crâne : La France n’est strictement rien sans l’Afrique…Alors, il est invité à revoir sa position parce que des partenaires, le Cameroun en a à profusion et chez les Bantoue, un Chef mérite du respect et n’importe qui ne peut se mettre sur la place publique et dire que ses décisions sont le fruit d’une quelconque « Pression ».
Emmanuel Macron, il faut arrêter ça et au plus vite…
Stéphane NZESSEU