C'Est la quintessence du message que l'on peut retenir du discours prononcé par André Mama Fouda, ministre de la santé publique, à l'occasion des cérémonies du lancement officiel de la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques
La résistance des bactéries aux antibiotiques constitue aujourd'hui, l'une des plus graves menaces pour la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement humain. Si aucune action n'est entreprise elle pourrait conduire chaque année à la mort d'environ 4.15 millions de personnes en Afrique d'ici 2050.
Au Cameroun, les infections contre la pneumonie, la tuberculose, la gonorrhée, la salmonellose et bien d'autres, deviennent de plus en plus difficile à traiter avec les antibiotiques existants. En 2014 par exemple, une étude réalisée avait démontré que 8.7% de patients souffrant de tuberculose pulmonaire présentaient une résistant aux antituberculeux. C'Est la raison pour laquelle, l'Organisation Mondiale de la Santé, en partenariat avec le Centre National de Coordination et Point Focal de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, le ministère de l'Agriculture et du Développement Urbain et le ministère de l'Élevage, des Pêches et des Industries Animales ont décidé depuis Juillet 2018, d'élaborer une approche multisectorielle, pour mener des actions. Notamment, la sensibilisation des populations, des professionnels de santé ainsi que des décideurs politiques pendant une semaine sur la résistance aux antibiotiques afin de préserver leur efficacité pour le long terme, l'amélioration de la manière dont les antibiotiques sont prescrits et dispensés par les professionnels et utilisés par les malades.
Cela concerne les Hommes parce que toute personne, à n'importe quel âge et dans n'importe quel pays est exposée aux risques de la contraction d'une infection bactérienne due à un germe résistant aux antibiotiques. Les animaux, les plantes et l'environnement sont également concernés par ce phénomène.
Les conséquences de développement des résistances aux antibiotiques
La résistance aux antibiotiques réduit la capacité à lutter contre les maladies infectieuses. Ce qui entraîne une augmentation de la durée des hospitalisations, de mortalité de même que des dépenses de santé.
Que faire pour prévenir les infections et préserver les antibiotiques
Même si les mesures sont prises pour mettre au point de nouveaux antibiotiques, la résistance demeure une grave menace sans une modification des comportements. Il est donc urgent de prendre les mesures afin de réduire la propagation des infections
- Au niveau individuel, il est important de prendre les antibiotiques au bon moment, à la bonne dose, pendant la durée recommandée
- Utiliser les antibiotiques uniquement lorsqu'ils sont prescrits par un professionnel de santé qualifié
- Ne pas en prendre de sa propre initiative
- Ne jamais partager ses antibiotiques avec d'autres personnes
- Ne pas utiliser le reste des médicaments sans l'avis d'un professionnel de la santé
- Prévenir les infections, en respectant les règles élémentaires d'hygiène comme le lavage des mains
- Éviter de contaminer les aliments en respectant les règles d'hygiène pendant la préparation.
Les professionnels de santé doivent, entre autres parler aux patients de la prévention des infections, de la prise correcte des antibiotiques, des résistances et des dangers d'une consommation abusive...
Aux professionnels des secteurs animal et environnemental, il est demandé de ne pas donner les antibiotiques aux animaux sans avis du vétérinaire, ne pas en utiliser comme facteur de croissance ou alors pour prévenir les maladies chez les animaux, vacciner les animaux pour réduire le besoin d'antibiotiques et utiliser les solutions de remplacement à ces médicaments s'il en existe
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Nicole Ricci Minyem