Ce sont les résultats d’un chercheur de l’université de Ngaoundéré. Ses révélations ont été faites lors d’une soutenance le 29 juillet 2018 devant d’éminents enseignement des universités de Yaoundé 1, Douala et Ngaoundéré.Les maladies tropicales négligées constituent, selon les pouvoirs publics, un sérieux problème de santé publique. Parmi ces maladies tropicales dites «négligées» se trouve en bonne place l’onchocercose. C’est une filariose cutanéo-dermique due à Onchocerca volvulus.L’onchocercose est transmise par un diptère nématophage communément appelé «mouts-mouts» qui vit aux abords des cours d’eau à courant rapide comme la Sanaga. L’onchocercose provoque des altérations graves de la vue, allant jusqu’à la cécité définitive et peut diminuer l’espérance de vie d’une quinzaine d’années.
Au Cameroun, elle touche pratiquement toutes les dix régions. La prévalence de cette maladie varie d’une région à une autre. Les évaluations épidémiologiques, selon le chercheur, font état de ce que les régions du Centre et du Littoral enregistrent une prévalence toujours élevée. Ce qui place ces deux régions dans la zone rouge de la maladie.
Dans ce sillage, les mesures sont prises pour l’élimination de cette maladie endémique dans le pays, notamment dans l’Adamaoua et le Nord du fait de son statut de problème de santé publique telle que déclarée par le ministère en charge de la santé en 1980.
Pour apporter une réponse à ce problème, Ndouwe Tissebe Menga Honoré, part d’une recherche menée sur les propriétés anthalminthiques de quatre plantes du nord Camerounà savoir Adansonia digitata, Mitracarpus hirtus, Waltheria indica et Anacardium occidentaledont les extraits testés sur Onchocerca ochengi, parasite bovin et sur le nématode libre Caenorhabditis elegan avec des résultats positifs.
Il propose au gouvernement l’expérimentation des substances de ces plantes dans le traitement de l’onchocercose. Après analyses des substances de ces plantes et enquêtes auprès des tradipraticiens qui confirment la forte utilisation de ces plantes en médecine traditionnelle.
Les tests sur les bovins dans cette partie du pays ont produit des résultats satisfaisants, d’où la nécessité pour les pouvoirs publics de considérer les connaissances en pharmacopée traditionnelle. Les résultats auxquels est parvenu Ndouwe constituent des pistes pour la lutte contre l’onchocercose en particulier et les parasitoses en général.
L’administration sur les humains des substances issues de la recherche sur ces plantes requérant l’aval des laboratoires médicaux plus sophistiqués, la voie est ainsi ouverte pour venir à bout de cette maladie dite «négligée» dans tout le pays.