Ces structures se recrutent aussi dans le secteur privé que public.
A en croire le Dr Guy Sandjon président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC), il y a 3000 formations sanitaires qui fonctionnent pourtant elles ne sont pas en règle. Il explique que cela est dû au fait de la misère et de la pauvreté. A ces raisons, s’ajoutent l’insuffisance des professionnels et praticiens de la santé. D’après le médecin 80% de la population a encore recours à l’informel et aux structures illicites. «S’il y a un cancer qu’il faut combattre, c’est celui de l’exercice illégal de la médecine. Nul ne peut exercer la profession de médecin au Cameroun s’il n’est inscrit au tableau de l’Ordre. Moins de 20 médecins y sont inscrits chaque année», affirme le Dr Sandjon.
Des chiffres du Ministère de la Santé renseigne que le pays ne compte que 2400 à 2500 médecins en fonction. Ce qui donne un ratio de 10 000 habitants pour un médecin et des pics d’un médecin pour 30 000 habitants dans les zones reculées. Or l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande un médecin pour 3000 habitants. Au cours de l’Assemblée générale de l’ONMC, il a été précisé à côté du fonctionnement illégal des structures sanitaires que de façon générale, la pratique de la médecine au Cameroun souffre aussi du fait de la démotivation des jeunes médecins qui est causée par le faible revenu salarial, le plateau technique trouvé insuffisant dans les zones reculées du Cameroun et des textes qui régissent la profession, qui datent de 1990 trouvés «anciens, inappropriés au contexte actuel».
Pour le Dr Jules Ndjebet président de la Commission Couverture santé universelle, lesdits textes doivent être passés en revus, tout en mettant un accent sur la lutte contre la médecine illégale et clandestine. La solution au problème et phénomène décrié d’après les professionnels de la santé serait la mise en place de la Couverture santé universelle. Il sera question de mettre sur pied un mécanisme de création de fonds pour garantir aux populations un accès équitable aux soins de santé de qualité sans contraintes financières.
A titre de rappel, en 2017, le Ministère de la Santé dans le cadre de la lutte contre les formations sanitaires illégales, avaient procédé à la fermeture de cinq établissements illégaux dans les régions du Centre et du Nord-Ouest. C’était en fait un long processus initié en mars 2016, au cours duquel on avait détecté 2288 établissements sanitaires qui fonctionnent dans l’illégalité et 75 autres identifiés sans région d’implantation sur l’ensemble du territoire. Toujours en 2017, 3058 formations sanitaires privées illégales avaient été frappées par un ordre de fermeture. La mesure avait été prise pour amener les formations sanitaires mise en mal à régulariser leur situation administrative.
Il avait été par ailleurs trouvé que certaines formations sanitaires privées, laïques ou confessionnelles exploitent des locaux à usage d’habitation pour exercer leurs activités. Ceci à tout bout de rue ou dans les quartiers à forte concentration de populations à faibles revenus. Ces centres de santé clandestins sont spécialisés dans la prise en charge des malades ou dans la formation du personnel soignant.
Liliane N.