Selon les acteurs de la filière, lesdites régions présentent un pourcentage de 40% des enfants de moins de 5 ans mal nourris.
Du 21 au 22 novembre 2018, un séminaire portant sur le renforcement des capacités pour l’amélioration de la nutrition s’est déroulé à Kribi dans la région du Sud. Au cours dudit séminaire, les acteurs de la filière ont révélé premièrement qu’au Cameroun, les régions les plus touchées sont celles de l’Adamaoua, l’Extrême-Nord, le Nord et l’Est. Pour ce qui est des statistiques, il est dit que la malnutrition chronique touche environ 32% des enfants de moins de 5 ans sur le plan national, avoisinant 40% dans les quatre régions suscitées. Ihong 3 le coordonnateur du secrétariat du comité interministériel de lutte contre la malnutrition précise dans les colonnes du N°2816 du journal Le Jour, «les taux de surpoids et d’obésité restent élevés, tandis que chez les enfants de moins de 5 ans, 60% souffrent d’anémie et 35% de carence en vitamine A».
A titre de rappel, la ville de Yaoundé avait abrité un atelier portant sur ce sujet, au mois de juillet 2018. L’objectif de l’atelier était de développer une vision commune sur la stratégie de réduction de la malnutrition chronique au Cameroun d’ici à 2025. Car ce problème ayant été vu comme un frein au développement du Cameroun. Il avait été dit que la prévalence de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans reste constamment élevée entre 2006 et 2014 (30,4% MICS 2006 et 31,7% EDS/MICS 2014) et a atteint la côte d’alerte (30 à 39,9% OMS 2000). Une analyse par région montrait déjà une détérioration alarmante dans les régions de l’Extrême Nord (de 35,7% en 2006 à 44,9% en 2011) et de l’Adamaoua (de 28,4% en 2006à 39,8% en 2011) révélant une situation d’urgence (≥40% OMS 2000).
Contrairement à ce qui est généralement pensé, les experts présents au séminaire de Kribi ont affirmé que la malnutrition chronique n’est pas le fait d’une mauvaise hygiène alimentaire, mais plutôt le fruit d’un ensemble de facteurs aussi bien au niveau individuel, familial, communautaire que sociopolitique. «Nous sommes dans un pays où paradoxalement les ressources nous permettent d’éviter d’avoir des cas de malnutrition. Nous avons malheureusement quatre régions qui sont dans une situation critique. La malnutrition, on la retrouve dans tous les dis régions du Cameroun et sous deux formes: la sous nutrition et la sur nutrition. Il faut combattre ces deux formes», explique Michel Hendji, le Directeur national adjoint de l’Organisation non gouvernementale Helen Keller International.
Lors de la journée d’ouverture du séminaire, la faible mobilisation des Organisations de la Société Civile (OSC) et la faible capacité des acteurs de la nutrition ont été déplorées. Il aura donc été question au cours dudit séminaire de rectifier le tir, en procédant à la formation des OSC, les amener à dresser une liste d’engagement à intégrer dans leur plan d’actions et adopter un plan de suivi. Le séminaire est soutenu par l’agence des Nations unies pour les opérations. Et il convient de rappeler que le Cameroun a rejoint en 2013, le mouvement International Scaling Up Nutrition (Sun). Ce mouvement rassemble une soixantaine de pays du monde. L’objectif fixé est la lutte pour l’amélioration de la nutrition.
Liliane N.