A la faveur de la journée internationale du 08 Mars deux jeunes médecins (toutes des femmes) se sont donnés pour défis de sensibiliser le maximum de femmes sur la réalité de la maladie des grossesses môlaires. Un séminaire à cet effet se tient ce vendredi à la paroisse EEC de New Bell Centre à Douala.
Lorsqu’on entend parler de grossesses môlaires, on se demande bien ce qui peut se cacher derrière ce nom atypique. Ce qu’il faut savoir, c’est que la grossesse môlaire résulte d’une anomalie survenue pendant la fécondation. Une mauvaise répartition des chromosomes maternels et paternels va ainsi entraîner un développement anormal du placenta.
On parle de « môle hydraforme » complète lorsque la fécondation est issue d’un ovule sans noyau et d’un spermatozoïde haploïde, c’est à dire avec seulement un exemplaire de chaque chromosome. A ce moment, il n’y a alors pas d’embryon mais seulement un placenta qui se développe sous forme de kystes. La môle peut également être dite « partielle » si la fécondation a lieu entre un ovule normal et un spermatozoïde anormal. L’embryon n’est alors pas viable et le placenta ne peut se développer normalement. Qu’elle soit partielle ou complète, la grossesse molaire aboutit obligatoirement à l’interruption de la grossesse.
Malheureusement, de nombreuses femmes en souffre dans notre société. Et parfois, sans le savoir. Et pourtant, si on est bien renseigné, on peut découvrir à temps les signes annonciateurs de la maladie. Il arrive que cette grossesse molaire soit découverte fortuitement lors d’une échographie. Ses symptômes sont généralement semblables à ceux présents en début de grossesse mais ils s’expriment de manière plus intense : nausées, vomissements sévères, saignements abondants entraînant une anémie, augmentation du volume de l’utérus en raison du développement anormal du placenta.
Attention ! La présence de ces signes ne signifie pas automatiquement qu’il s’agit d’une grossesse molaire. Mais ces signes devraient déjà attirer l’attention du patient et conduire celui-ci à consulter. Le seul moyen de confirmer le diagnostic est de faire une échographie, les môles complètes y sont alors bien visibles, les môles partielles plus difficiles à détecter. Une prise de sang montrera également un taux de béta hCG nettement supérieur à la normal. Et ce sont ces connaissances et bien d’autres que les Dr Tchouta Blandine (gynécologue obstétricienne en service à l’hôpital de district de Bonassama) et sa collègue le Dr Kensoung Hermione (gynécologue obstétricienne à l’hôpital de district de la Cité des Palmiers vont présenter ce vendredi 06 mars dès 16 heures.
Stéphane NZESSEU