C’est le principal appel lancé aux hommes et femmes des médias il y a quelques jours, par le Réseau Camerounais des Associations de Personnes vivant avec le Vih/Sida, au cours d’un atelier d'information et de sensibilisation portant sur les dispositifs de protection des Droits Humains lies à cette pandémie.
Une invitation qui pourrait surprendre
Au moment où le feu des projecteurs est tourné vers le Corona virus et ses conséquences ; seulement, au cours des deux dernières années, les résultats d’une enquête démographique ont démontré que le Cameroun, à l’instar de nombreux autres pays, sont très loin d’avoir définitivement clos le débat lié au Vih/Sida ainsi qu’aux effets indus.
Etat des lieux
En 2018, le taux de prévalence était estimé à 2,7%. Les régions du Sud et de l’Est sont celles ayant présenté le plus fort taux de prévalence. Le ratio d’infection femmes/hommes est de 2.1% ; preuve que les femmes sont plus infectées au virus que les hommes.
Entre 2015 et 2019, on a noté une baisse de décès liés au VIH de 47%. La rétention des personnes sous traitement est passée de 71,3% en 2018 à 73% en 2019.
Autres statistiques au Cameroun
540000 personnes vivaient avec le VIH. La prévalence du VIH, autrement dit le pourcentage de personnes vivant avec le VIH, était de 3,6% chez les adultes (entre15et49ans).
23000 nouvelles contaminations ont été enregistrées.
18000 personnes sont mortes de maladies liées au sida. L’évolution du nombre de décès liés au sida est positive. Elle est passée de 22000 en 2010 à 18000 en 2018, soit une baisse de 19%.
52% des personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement.
80 % des femmes enceintes PVVIH avaient accès à des antirétroviraux afin d’empêcher la TME, ce qui a évité 4200 nouvelles infections parmi les nouveau-nés.
Le taux de diagnostic précoce chez le nourrisson, autrement dit le pourcentage de bébés exposés au VIH testés avant leur huitième semaine, atteignait 61%en2018…
Et pourtant,
La stigmatisation et la discrimination (S&D) sont de plus en plus croissantes de même que l’auto stigmatisation liées au VIH ; des maux qui apparaissent aujourd’hui comme un réel frein à l’atteinte des objectifs du troisième 90 de l’ONUSIDA (toutes les personnes sous TARV bénéficieront d’une suppression virale).
Les personnes vivant avec le Vih/Sida voient leurs droits les plus élémentaires bafoués au quotidien, aussi bien dans leur environnement familial que social et professionnel ; même si des dispositions réglementaires sont constitutionnellement prises ; que ce soit dans la Constitution Camerounaise, ou encore dans le cadre des accords ratifiés par le Cameroun en matière des Droits et Respect de l’être humain.
Mener un plaidoyer constant afin de changer les mentalités
C’est à ce rôle que doivent désormais s’astreindre les Journalistes, à travers la sensibilisation, la vulgarisation des dispositifs de protection des Droits Humains auprès des populations, des autorités de tout ordre mais surtout auprès du personnel médical, qui n’a pas toujours su véritablement jouer son rôle.
Des études ont démontré qu’une personne atteinte du Vih/Sida fait mieux face lorsqu’elle évolue dans un environnement serein, qui lui permet d’accepter sa maladie, de la dépasser. Elle développe des « antis corps émotionnels » qui rendent sa vie meilleure et épanouie.
Nicole Ricci Minyem