De ce côté, médecins et infirmiers parlent de la décrépitude des plateaux techniques, du manque de personnels soignants de qualité ; il n’est même pas doté d’une ambulance qui permette de transporter les cas d’urgence qui les sollicitent au quotidien.
Selon nos confrères d’Equinoxe Télévision qui y ont mené une enquête, les quelques médecins et infirmiers qui ont été affectés de ce côté sont obligés de consentir à des sacrifices énormes, afin d’apporter la guérison à leurs nombreux malades…
Nistor Sole – Major du Service des Urgences : « Ce que nous faisons ici c’est de recevoir les malades qui viennent en urgence avec des cas critiques ; nous essayons de lever cette urgence et dès lors que c’est fait, nous envoyons dans les services appropriés. Par mois, nous recevons 250 voire 300 patients ».
Personnel insuffisant entre autres maux
C’est du moins le point de vue du Major du service des Urgences : « C’est vraiment insuffisant, d’autant plus que le service est toujours saturé. Nous faisons face à l’affluence des nouveaux réfugiés qui affluent au Cameroun. Nous sommes vraiment débordés de travail ».
Un point de vue que partage le Dr Chardin Stéphane Ebolo Ebolo, Coordonnateur des Urgences : « Nous avons cinq médecins généralistes mais qui sont capacités au quotidien, afin de pouvoir faire au minimum des césariennes et d’autres prestations…
Nous n’avons pas de spécialistes à l’hôpital de District de Garoua Boulaî. Le service de radiologie n’est pas opérationnel ; nous avons pourtant l’appareil de radiographie mais, à cause des coupures intempestives d’énergie électrique, il y’a une pièce qui est tombée en panne et nous n’avons jusqu’à ce jour, pas pu la remplacer. Le corona virus a lui aussi constitué un blocage et, nous n’avons pas pu commander une autre pièce ».
Quid du plateau technique
Docteur Chardin Stéphane Ebolo Ebolo – Coordonnateur des Urgences : « Il n’est pas parfait mais, nous avons le minimum pour fonctionner au quotidien. Nous avons du matériel de chirurgie pour pouvoir opérer parce qu’ici, nous faisons aussi de la petite chirurgie, nous faisons des césariennes au quotidien, nous faisons des hiérographies…
Les malades sont pris en charge avec le matériel à disposition. Nous avons un bloc opératoire qui fonctionne 24 /24 avec des médecins à disposition ».
Délestage permanent et manque d’eau courante, il était donc question de chercher des palliatifs
Docteur Chardin Stéphane Ebolo Ebolo – Coordonnateur des Urgences : « Nous avons quand même à notre disposition un groupe électrogène qui nous permet d’assurer le paquet minimum pour les malades, en ce qui concerne les examens, les consultations mais bien évidemment à la limite de nos moyens parce que nous sommes confrontés à l’achat quotidien du carburant…
Notre hôpital est doté de plaques électriques qui nous permettent d’avoir quelques services fournis en électricité mais avec une capacité réduite ne pouvant pas couvrir tout l’hôpital…
En ce qui concerne la fourniture en eau, nous avons des partenaires qui ont mis à notre disposition des forages mais, un groupe électrogène est nécessaire pour charger le forage. Ce qui fait qu’à un niveau, nous nous trouvons très limités… ».
Des motos en guise d’ambulance ?
Docteur Chardin Stéphane Ebolo Ebolo – Coordonnateur des Urgences : « Garoua Boulaî étant une ville située à plus de 250 Km de Bertoua, nous avons des difficultés dans le sens où lorsqu’il nous est demandé de référer nos malades, nous en sommes incapables à moins de faire appel aux conducteurs de motos. Nous n’avons pas de partenaires aptes à mettre à notre disposition des ambulances… ».
Des doléances permanentes
Mais qui malheureusement n’ont jusqu’à date, été suivis d‘aucun effet. Le personnel, affecté à l’hôpital de District de Garoua Boulaî est néanmoins tenu de satisfaire les malades, de plus en plus nombreux qui sollicitent leurs services, puisqu’il est situé à la frontière Cameroun – République Centrafricaine. Les nombreux défis auxquels sont confrontés le Docteur Chardin Stéphane Ebolo Ebolo et ses collaborateurs sont connus et, il est urgent que les promesses soient remplacées par des actes concrets.
Nicole Ricci Minyem