Ils sont accusés d’avoir fomentés des attentats meurtriers dans la ville de Lyon et ils font partie des quinze personnes jugées dans le cadre de cette affaire.
C'est depuis le 22 novembre dernier que les membres de cette famille passent devant la cour d’Assises de Paris et, le verdit a finalement été rendu ce 29 novembre.
Le benjamin de cette fratrie djihadiste, Reda Bekhaled, 23 ans, considéré comme Le cerceau dans cette affaire, a écopé de la peine la plus lourde. D’autant plus que l’avocate générale avait requis mardi contre lui la peine maximale, 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers.
Tous ont été pris dans les mailles de la justice, alors qu’ils projetaient de passer à la phase opérationnelle de leurs plans machiavéliques mais, fort heureusement, ils ne sont pas parvenus au bout de leur funeste besogne.
« Un engagement idéologique fort, continu pour le jihad armé »
Pendant les réquisitions, le procureur général a affirmé c’est « depuis 2012 au moins que Reda Bekhaled montre un engagement idéologique fort, continu pour le jihad armé … ». Cet ancien membre du groupuscule islamiste radical Forsane Alizza, dissout depuis bientôt six ans, comparaissait pour avoir voulu mener une attaque dans la région de Lyon avec son frère Karim. Tous deux ont été arrêtés en septembre 2014 à Vaulx – en – Velin.
Au cours de l’enquête, on a démontré que qu’il avait cherché à obtenir une lettre d’accréditation auprès de l’organisation État islamique (EI). Celle-ci leur aurait permis de revendiquer l’attaque. Chez lui, les policiers ont découvert une Kalachnikov avec son chargeur approvisionné de 28 cartouches.
Lors du procès, il a contesté le projet d’attentat, affirmant qu’il avait plutôt visé un braquage. Il a en revanche reconnu son rôle dans une filière d’acheminement de combattants vers la Syrie : « J’ai envoyé des gens qui voulaient combattre Bachar al-Assad. J’assume totalement », avait-il dit à la cour, parlant même de plusieurs dizaines de personnes.
30 ans de prison pour trois autres frères partis en Syrie
Karim Bekhaled a lui été condamné à 15 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers. Leur sœur aînée, Farida Bekhaled, présentée par les enquêteurs comme la banquière de la famille, a écopé d’une peine de 5 ans, dont un an assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve. Elle a financé les activités de ses frères, grâce à une prime de licenciement et des prêts à la consommation
Leurs trois frères, Mohamed, Farid et Rafik, partis en 2013 en Syrie, ont été jugés par défaut. Ils ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle. Le premier a été présenté comme un sniper de l’EI et, les deux autres comme des membres de la police de ce groupe.
Pour l’avocate générale, cette affaire représente : « le pathétique engagement de toute une famille en soutien de l’engagement jihadiste … Les six enfants qui sont d’une manière ou d’une autre engagés dans ce radicalisme, c’est impressionnant, déroutant ».
Nicole Ricci Minyem