Hier dimanche 07 juillet, lors de l'ouverture du sommet de l'Union africaine à Niamey, le Nigeria et le Bénin, deux des pays qui n'avaient pas encore signé l'accord, ont intégré la zone de libre-échange continentale (Zlec).
C’est sous les applaudissements de leurs homologues africains présents à Niamey dimanche 07 juillet lors de l’ouverture du sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) à Niamey, que, le président nigérian Muhammadu Buhari et son homologue, le président béninois Patrice Talon, ont signé l'accord au Palais des Congrès.
Ainsi, avec la signature du Nigeria et du Bénin, 54 des 55 pays de l'UA font désormais partie de la Zlec. Seule l’Érythrée n'a pas adhéré. « C'est le plus grand événement historique pour le continent africain depuis la création de l'OUA (Organisation de l'unité africaine) en 1963 », a estimé l'hôte nigérien, le président Mahamadou Issoufou, un des plus ardents promoteurs de la zone.
« Nous avons le droit de nous féliciter de cette grande réalisation », a lâché l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l’UA, tout en rappelant que « les efforts restent importants pour la mettre en œuvre et permettre l’augmentation des échanges africains, le développement de nos industries ». « L’amélioration de nos infrastructures sera primordiale pour le bon fonctionnement de l’accord », a-t-il précisé.
La Zlec doit à terme constituer un marché de 1,2 milliard de personnes et permettre de faire passer les échanges intra-africains de 15% à 60%, selon l'UA, et constituer un pas vers la paix et prospérité. Des négociations se poursuivent toutefois en coulisses sur sa mise en œuvre progressive. La Banque africaine d’exportation et d’importation (Afreximbank) a annoncé qu’elle financerait la Zlec à hauteur de 25 milliards de dollars. Le sommet doit en effet arrêter les statuts, les cadrages budgétaires et de financement du secrétariat général.
Notons que, la Zlec doit favoriser le commerce au sein du continent et attirer des investisseurs. L'UA estime que sa mise en œuvre permettra d'augmenter de près de 60% d'ici à 2022 le commerce intra-africain, alors que les détracteurs du projet évoquent le manque de complémentarité des économies africaines et craignent que des importations bon marché ne portent préjudice aux petits producteurs agricoles et industriels.
Par ailleurs, le choix d’Accra comme siège du futur secrétariat permanent de cette Zlec a été validé, il a également été confirmé que la zone n’entrera pleinement en vigueur que dans un an, plus précisément le 1er juillet 2020. C’est donc parti pour la Zlec, une nouvelle entité qui doit permettre de multiplier les échanges intra-africains et ainsi accélérer le développement du continent.
Danielle Ngono Efondo