Dans une déclaration publiée par son porte-parole, le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, a indiqué que les Nations Unies font face à une grave pénurie de liquidités.
S'exprimant mardi matin devant la Cinquième commission de l'Assemblée générale chargée d’établir le budget de l’Organisation, le Secrétaire général a déclaré « Les Nations Unies font face à une grave pénurie de liquidités et s’il n’y a pas davantage de gouvernements qui paient leurs cotisations, notre travail et nos réformes sont en danger ». « L’Organisation court le risque d’épuiser ses réserves de liquidités d’ici à la fin du mois et de ne pas effectuer les paiements au personnel et aux fournisseurs », a-t-il appuyé.
En ce qui concerne les emprunts sur les réserves constituées pour faire face à des besoins urgents, il a déclaré que l'Organisation risquait d'épuiser les réserves de trésorerie réservées aux opérations de maintien de la paix et de commencer le mois de novembre sans disposer des liquidités nécessaires pour payer les salaires.
Après avoir examiné la proposition de budget ordinaire pour 2020, qui restent inchangées par rapport à cette année et totalisent 2,94 milliards de dollars, y compris une diminution nette de près de 100 postes, M. Guterres a déclaré que cette proposition représentait une « réflexion profonde sur la voie à suivre et un engagement profond envers notre travail commun ». « Pourtant, l’Organisation est confrontée à une grave crise financière. Pour être plus précis, une grave crise de liquidités. L'équation est simple : sans argent, le budget ne peut être correctement exécuté », a-t-il ajouté.
Le chef des Nations Unies a déclaré que l'exécution du budget n'était plus dictée par la planification, mais par « la disponibilité de liquidités ». « Le recrutement et les dépenses non salariales étant limités par ces liquidités, cela compromet la réalisation du mandat et va à l'encontre des efforts pour se concentrer davantage sur les résultats ».
Notant la difficulté de planifier les dépenses lorsque l’argent n’est pas reçu suffisamment tôt dans l’année, il a exhorté les gouvernements à ne pas baser leurs dépenses l’année prochaine sur les tendances de cette année. « Cela ne ferait qu'aggraver une situation déjà alarmante », a-t-il relevé.
Guterres a déclaré que la semaine dernière, il avait été « forcé d'introduire des mesures extraordinaires pour faire face à la pénurie record de liquidités.« Les postes vacants ne peuvent être pourvus, les voyages seront limités aux voyages essentiels, des réunions devront peut-être être annulées ou reportées. Cela affecterait non seulement les opérations dans les principaux bureaux des Nations Unies à New York, Genève, Vienne et Nairobi, mais aussi les commissions régionales », a-t-il prévenu.
Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric a par ailleurs indiqué que, bien que 129 États sur 193 aient maintenant acquitté leur cotisation annuelle régulière, le dernier en date étant la Syrie, il faut que les autres s'acquittent de la leur de manière urgente et complète. C’est le seul moyen d’éviter un défaut qui risquerait de perturber les opérations au niveau mondial.
Danielle Ngono Efondo