Carbone Beni, le coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi, ainsi que trois de ses camarades, sont sortis de la prison de Makala ce 25 décembre, après avoir purgé une peine d’une année de prison. Ils entendent très vite reprendre leurs activités.
À la prison de Makala aussi, certains prisonniers ont reçu ce 25 Décembre, leur cadeau de Noël. Après près d’une année de détention, quatre activistes du mouvement politique citoyen Filimbi ou encore sifflet en swahili, sont sortis de cette prison. Il s’agit de Mino Bompomi, Cédric Kalonji, Grace Tshiunza et le coordonnateur du mouvement dans la capitale congolaise, Carbone Beni.
Ils ont pratiquement passé douze mois en détention, parce qu’ils ont été appréhendés le 30 Décembre 2017, alors qu’ils prenaient part à l’une des marches organisée contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila. Les quatre leaders et leurs militants répondaient à l’appel du Comité laïc catholique (CLC).
Au mois de septembre 2018, ils avaient été condamnés à un an de prison ferme pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État, offense au chef de l’État et, de publication et distribution d’écrits subversifs.
Continuer la lutte
Informé de leur libération, le coordonnateur national de Filimbi, Floribert Anzuluni salue la dignité avec laquelle les quatre militants ont purgé une peine injuste et illégale : « Ce n’est pas une mesure de grâce, précise-t-il. Ils sont simplement arrivés au bout de la peine prononcée contre eux ».
Carbone Beni va pouvoir retrouver sa famille, et notamment un nouvel enfant né pendant sa détention. Cependant, interrogé par rapport à son avenir, il révèle d’ores et déjà être qu’il se sent prêt à continuer la lutte et l’éveil des consciences.
Après trois reports successifs, l’élection présidentielle qui doit désigner un successeur au président Joseph Kabila, va peut être finalement se tenir le 30 décembre prochain. Les leaders de Filimbi entendent tenir d’ici là, des rencontres citoyennes à Kinshasa ainsi que dans d’autres villes du pays, pour remercier les Congolais de leur soutien et leur transmettre un message.
Retour sur l’arrestation des quatre congolais
Nouvellement créé, le mouvement Filimbi se prépare à tenir une conférence de presse, quand débarquent les forces de l’ordre qui interpellent tout le monde : Journalistes, diplomates, les militants et sympathisants congolais, et même ceux qui sont venus du Sénégal et du Burkina Faso, afin de soutenir et d’accompagner cette initiative.
Or, tous n’avaient pas été pris dans les mailles du filet, à l’instar de Floribert Anzuluni, Yangu Kiakwama ou encore Franck Otete. Mécontent parce qu’ils n’avaient pu mettre la main sur celui qui est considéré comme la tête pensante de ce mouvement, les autorités multiplient les sorties : « Nous lançons un appel à M. Floribert Anzuluni. Où qu’il se trouve, il y a intérêt, pour lui et pour la recherche de la vérité, qu’il se présente devant les enquêteurs », hurle quelques jours plus tard, le ministre de la Communication, Lambert Mende, en conférence de presse.
Pendant plusieurs semaines, Anzuluni et ses compagnons vont vivre dans la crainte d’une arrestation. Ils trouvent finalement refuge en Belgique, pays dans lequel ils demandent et trouvent l’exile.
Nicole Ricci Minyem