Le Président de la République de Côte d’Ivoire vient d’annoncer, à la faveur de son discours à la Nation le jour de la fête nationale de son pays, sa participation à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Il a fait savoir que c’est une situation de cas de force majeure qui l’oblige à revenir sur son désengagement du 05 mars 2020.
Le 05 mars 2020, Alassane Dramane Ouattara crée la sensation en annonçant publiquement qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Il disait à cette époque qu’il souhaitait transmettre le pouvoir à une jeune génération d’homme politique. Et visiblement, la seule personne qui selon lui pouvait incarner cette jeune génération, c’était son Premier Ministre de l’époque, le regretté Amadou Gon Coulibaly. Invoquant un « cas de force majeure », M. Ouattara, 78 ans, a pris soin d’expliquer sa décision, un revirement puisqu’il avait annoncé solennellement en mars qu’il allait « laisser la place aux jeunes générations », avant d’adouber M. Gon Coulibaly, lequel a succombé à un infarctus le 8 juillet à l’âge de 61 ans. Les justificatifs du Président Alassane Ouattara sont « le décès du premier ministre Amadou Gon Coulibaly laisse un vide ». « Le calendrier très serré, à peine à trois mois de la présidentielle », « les défis auxquels nous sommes confrontés, le maintien de la paix et la sécurité », la « crise sanitaire », « le risque que tous nos acquis (depuis 2011) soient compromis », « tout cela m’amène à reconsidérer ma position ».
« J’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat. Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre », va-t-il déclaré, dans un discours de près de 24 minutes à la télévision publique à la veille du 60e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. « Cette décision représente un grand sacrifice pour moi que j’assume pleinement par amour pour mon pays. »
Dans la suite de ses propos, l’actuel président de Côte d’Ivoire va promettre qu’il va continuer de travailler pour préparer une nouvelle génération de jeunes pour prendre le relais après lui. Comme quoi, la seule génération qu’il avait réussi à préparer jusqu’ici et à qui il comptait passer le pouvoir se résumait à un seul homme dont la précarité de l’Etat de santé ne lui donnait pas l’assurance de diriger le pays en toute sérénité. Alassane Ouattara estime qu’il n’y a personne qui puisse être considéré parmi les milliers de jeunes qui l’ont porté au pouvoir en luttant depuis les années 2000 à travers les conflits qui ont paralysés le pays. Mais aussi, le désormais candidat à la présidence de la république compte travailler pour la réconciliation nationale entre ivoiriens. Une décision diversement accueillie par les ivoiriens et les partenaires étrangers.
Stéphane NZESSEU