La présidence nigériane et le président de la Commission électorale indépendante (Céni) se sont défendus face aux critiques de l'opposition qui dénonce la nomination de la nièce du président Muhammadu Buhari au sein de la commission électorale, à six semaines d'un scrutin présidentiel auquel l'ancien général briguera sa propre succession.
« Je suis le seul responsable de la compilation des résultats », a déclaré le président de la Céni, Mahmood Yakubu, en fin de semaine, après une polémique lancée par le principal parti de l’opposition qui refuse la nomination de Amina Zakari, nièce par alliance du président Buhari, à la tête d’une branche de l’institution, le centre de compilation des résultats de la présidentielle du 16 février.
« Quelqu’un doit s’occuper de l’organisation des lieux du vote, de la distribution des réseaux internet, des accréditations des observateurs internationaux et des journalistes », s’est défendu le président de la Céni, affirmant que ces tâches ne peuvent influer le résultat de la présidentielle du mois prochain, à laquelle le chef de l’État est candidat à un second mandat.
Nièce par alliance
Auparavant, la présidence avait déjà voulu mettre un terme à la polémique, affirmant qu’Amina Zakari était sa nièce par alliance : « Dire qu’il y a des liens de sang entre le président et une commissaire électorale est un pur mensonge », a assuré Gerba Shehu, porte-parole de M. Buhari.
Le Parti populaire démocratique (PDP), principal parti d’opposition, a rejeté cette semaine la nomination d’Amina Zakari, à la tête de la délégation qui va révéler les résultats des élections, à laquelle son oncle, le président Buhari, est candidat.
Pour le PDP, qui affrontera directement le président sortant, cette nomination est une violation directe du code de l’élection présidentielle : « Nous ne l’accepterons pas », a affirmé le PDP, dans un communiqué.
Amina Zakari, la première femme nigériane à être la tête de l’Independent National Electoral Commission, la commission électorale indépendante au Nigeria, avant d’être redéployée sous les clameurs de haros de l’opposition à un autre poste peut-être plus stratégique.
C’est la veuve de Bala Zakari, banquier et président d’une des plus importantes du Nigéria. Née le 23 juin 1960, Amina Zakari est une princesse, car fille de l’émir de Kazaure dans l’État de Jigawa. Elle serait diplômée en pharmacie de l’Université Ahmadu Bello de Zaria. Pharmacienne en chef, elle aurait participé à des projets de santé financés par les PTF au Nigéria.
Cette mère de cinq enfants, aurait occupée de nombreuses fonctions au sein de l’institution, d’abord présidente du conseil consultatif multipartite, ensuite présidente du comité de suivi de la planification et de la stratégie et enfin commissaire nationale aux élections. Elle est nommée à la tête de l’INEC en juillet 2015, en intérim d’Attahiru Jega, dont le mandat était arrivé à expiration.
Des postes qu’elle devrait selon la presse nigériane, à son lien de parenté avec l’actuel Chef d’état. Amina Zakari serait la fille de la sœur ainée de Muhammadu buhari qui avait épousé en second noce l’émir de Kazaure, et auprès de qui le chef d’état avait passé une bonne partie de son enfance.
Nicole Ricci Minyem