La secte terroriste Boko Haram qui a fait allégeance à Daesh a refait surface en frappant le Nord-Est du Nigeria dimanche soir, a-t-on appris ce lundi 17 juin de L’AFP. Il s’agit d’un triple attentat suicide qui a fait au moins 30 morts et plus de 40 blessés, le plus meurtrier perpétré par le groupe islamiste depuis des mois dans cette région.
Selon les informations diffusées par les médias, notamment l’AFP, trois kamikazes ont déclenché leurs charges explosives dimanche soir devant un centre de retransmission de football où des dizaines de personnes regardaient un match dans la ville de Konduga, à 38 km de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno.
Selon Ali Hassan, un chef de milice de la ville, « le propriétaire du centre où étaient massés des fans de football et l'un des trois kamikazes « se sont violemment disputés », puis « le kamikaze s'est fait exploser ». Les deux autres ont alors eux aussi déclenché leurs charges en dehors du centre, près d'une échoppe de thé. « Neuf personnes sont mortes sur le coup », a précisé le milicien.
« Pour l’instant, nous recensons 30 morts et plus de 40 blessés », a indiqué à l’AFP Usman Kachalla, chef des services de secours d’urgence du Borno. Un premier bilan faisait état de 17 morts et près de 20 blessés. « Le manque d’infrastructures médicales appropriées pour gérer ce genre d’urgence et le temps passé à obtenir l’autorisation de se rendre [sur les lieux] depuis Maiduguri a contribué à ce lourd bilan », a annoncé les services de secours nigérians. Toujours d'après les services de secours, il s'agit de l'attaque la plus meurtrière perpétrée par le groupe islamiste depuis des mois dans cette région.
Notons que, Konduga est régulièrement la cible de kamikazes de Boko Haram, les jihadistes étant installés dans une forêt non loin, ils font fréquemment des incursions dans la ville.
Ces attaques, souvent perpétrées par des femmes ou des jeunes filles, contre des cibles civiles comme des mosquées, des marchés ou des arrêts de bus, sont la signature de la faction restée fidèle à Abubakar Shekau, le leader historique du groupe. La dernière du genre remontait à la mi-avril. Deux femmes avaient alors déclenché les explosifs qu’elles portaient sur elles pour éviter d‘être arrêtées par des soldats et des membres des milices qui combattent les djihadistes au côté de l’armée dans la ville de garnison de Monguno.
Danielle Ngono Efondo