La légalisation du cannabis dans l’Etat de New York permettrait de dégager chaque année 670 millions de dollars selon un urbaniste américain, selon les parlementaires américains.
« Fumer un joint pour sauver le métro» ? Le titre du New York Times a le mérite de résumer en quelques mots la proposition de plusieurs élus de l’Etat de New York : légaliser le cannabis pour lutter contre le déclin du métro new-yorkais.
Dix États américains ont déjà légalisé la marijuana à usage récréatif. Les taxes appliquées sur les ventes permettraient de gonfler les finances publiques. Ces revenus pourraient être réinvestis dans divers projets dont la réfection du métro de la ville, une opération très coûteuse.
Un projet de loi bientôt présenté
La légalisation du cannabis à usage récréatif est plus que jamais à l’ordre du jour alors que les démocrates ont obtenu la majorité à l’assemblée de l’État pour la première fois depuis 10 ans, précise le New York Times dans un article relayé par Slate.
Mais, Andrew M. Cuomo, le gouverneur de l’Etat, qui s’est montré plutôt hostile à cette mesure ces dernières années, a récemment déclaré qu’un projet de loi sur la légalisation serait probablement présenté lors de la prochaine session législative, qui débutera en janvier.
Un péage urbain en réflexion
C’est l’urbaniste Mitchell L. Moss qui a soufflé cette idée aux élus new-yorkais. Cet expert en transports a rédigé un rapport sur le sujet: « Une nouvelle source de revenus pour les transports en commun : légaliser et taxer le cannabis ».
Selon les responsables de la MTA, qui s’occupe de la gestion du métro new-yorkais, le coût de la modernisation du réseau et des trains avoisinerait les 40 milliards de dollars sur dix ans.
D’après les calculs de Mitchell L. Moss, la taxation du cannabis légal dans l’État de New York pourrait générer environ 670 millions de dollars de revenus annuels. Le cannabis ne suffira donc pas à couvrir l’ensemble des travaux. C’est pourquoi les élus ont également envisagé la mise en place d’un péage urbain, comme à Londres.
Cette mesure a été pensée dans d’autres pays même si son utilisation est différente.
Trois ans après son élection, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a réalisé l’un de ses engagements de campagne les plus symboliques : le Canada est seulement le deuxième Etat de la planète à autoriser la marijuana récréative, après l’Uruguay il y’a quelques années. La mise en œuvre de cette mesure sera donc scrutée et disséquée tant par les Canadiens, appelés aux urnes dans un an pour des législatives incertaines, que par les pays alliés d’Ottawa dont certains ont déjà autorisé le cannabis thérapeutique.
Le gouvernement a voulu permettre à chaque province d’organiser le commerce de l’herbe et de Montréal à Vancouver en passant par Toronto et Winnipeg, chaque région a retenu sa propre recette pour organiser ce marché juteux évalué à environ 6 milliards de dollars canadiens (4 milliards d’euros) par an. Les gouvernants pensent ainsi protéger les jeunes qui ne vont plus y voir, quelque chose d’interdit.
Nicole Ricci Minyem