Agé de 67 ans, l’ex président égyptien Mohamed Morsi a tiré sa révérence lundi alors qu’il était entendu par la justice lors d’une audience à Tora au Caire. En effet, ses conditions de détention sont pointées du doigt. Ainsi, hier mardi, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a réclamé une enquête rapide et transparente sur les causes de son décès.
« Alors que l'ancien Président Mohamed Morsi était détenu par les autorités égyptiennes au moment de son décès, il incombait à l'État de veiller à ce qu'il soit traité avec humanité et à ce que son droit à la vie et à la santé soit respecté. Toute mort subite en détention doit être suivie d'une enquête rapide, impartiale, approfondie et transparente menée par un organe indépendant afin de clarifier les causes du décès. Ce sont des principes généraux élaborés par divers organismes internationaux de défense des droits de l'homme, y compris la Commission africaine des droits de l'homme, avec lesquels nous souscrivons pleinement », a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, dans une note à la presse.
« Les États, y compris l’Égypte, qui ont ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ont également le devoir de prendre des mesures pour protéger la vie des personnes privées de liberté », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du HCDH a indiqué que des préoccupations avaient été exprimées concernant les conditions de détention de M. Morsi, notamment l’accès à des soins médicaux adéquats, ainsi qu’un accès suffisant à ses avocats et à sa famille, au cours de ses six années de détention. « Il semble également avoir été maintenu en isolement cellulaire prolongé. L’enquête devrait donc également englober tous les aspects du traitement réservé à M. Morsi par les autorités afin de déterminer si les conditions de sa détention ont eu une incidence sur son décès », a dit M. Colville.
« Nous pensons qu’il est clair qu’une enquête indépendante et approfondie doit être ouverte sur les circonstances du décès de M. Morsi, y compris sur les conditions de sa détention. L'enquête devrait être menée par une autorité judiciaire ou une autre autorité compétente, indépendante de l'autorité de détention et habilitée à mener rapidement une enquête impartiale et efficace sur les circonstances et les causes de son décès », a-t-il conclut.
Relevons que, l’ancien Président issu des Frères musulmans était en détention depuis juillet 2013, après sa destitution par son successeur Abdel Fattah Al-Sissi, alors chef de l’armée. Mohamed Morsi comparaissait au sein du complexe pénitentiaire de Tora dans le sud de la capitale égyptienne. Au lendemain de son décès, il a été enterré à Medinat Nasr, un quartier de l'est du Caire.
Danielle Ngono Efondo