Les deux plus grands producteurs de cacao du monde, que sont le Ghana et la Côte d'Ivoire ont annoncé hier mercredi 13 juin qu'ils « suspendent » les ventes de la récolte 2020-2021 jusqu'à nouvel ordre.
La Côte d’Ivoire et le Ghana, ont annoncé qu’ils ne vendraient plus leur cacao en deçà de 2.600 dollars soit environs 1.430.000 Fcfa la tonne. Une somme présentée comme un moyen de mieux rémunérer les agriculteurs. « Ce qu’il s’est passé ces deux jours est historique », a salué le directeur général du « Ghana cocoa Board », Joseph Boahen Aidoo, à l’issue de deux jours de réunions entre producteurs, négociants et responsables politiques. « Depuis des années, ce sont les acheteurs qui ont déterminé les prix ». Pour essayer d’inverser la tendance, « la Côte d’Ivoire et le Ghana ont suspendu la vente des récoltes de 2020/2021 jusqu’à nouvel ordre pour préparer la mise en place de ce prix minimum », a-t-il précisé.
À partir d’octobre 2020, le gouvernement ivoirien souhaiterait consacrer aux planteurs 70 % des 2600 dollars demandés aux acheteurs. Cela reviendrait à payer les producteurs 1055 FCFA le kilo, contre seulement 750 FCFA aujourd’hui, quand ce prix minimum est respecté. Ce serait donc une hausse considérable pour les planteurs, plus de 40 %.
Sur les 100 milliards de dollars que représente le marché mondial du cacao, seuls 6 milliards reviennent aux agriculteurs. Une situation jugée déraisonnable, par le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia. « C’est pour cela que nos gouvernements se sont mis d’accord pour offrir aux agriculteurs une juste part de la richesse produite par l’industrie ». « Un juste prix des fèves de cacao serait une grande aide pour appuyer les investissement du gouvernement dans les infrastructures rurales et pour améliorer les condition de vie », a-t-il ajouté.
Umar Abubakar, secrétaire du Syndicat des producteurs de café, cacao et noix de Karité (Cocoshe), a affirmé à l'AFP que « quand les prix montent, au moins les conditions de vie s'améliorent ». Cependant, cette hausse pourrait n'être que temporaire, prévient Casper Burgering, analyste matières premières pour la banque néerlandaise ABN Amro, joint par l'AFP. « Pour l'instant, il y a nettement assez de cacao pour répondre à la demande et puisque la mise en place de ce prix planché va mettre un an, plus ou moins, il y a un risque que les cours actuels redescendent », a-t-il commenté.
Danielle Ngono Efondo