L’annonce a été faite par le premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga : « La présence militaire va être renforcée dans le centre du Mali, elle sera suivie peut après, par le lancement d'un programme de désarmement des milices d'autodéfense communautaires et des combattants jihadistes dans la région dès ce lundi 24 décembre ».
D’autres précisions ont été données, par le membre du gouvernement : « Nous allons renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité dans la région afin qu’elles puissent notamment intervenir sur les cours d’eau ».
Même si le nombre d’hommes qui seront déployés a manqué dans la communication du chef du gouvernement malien, reconduit à son poste après la réélection en août 2018, du Président Ibrahim Boubakar Keîta. Pendant le week end, il s’est rendu à Mopta, la capitale régionale, après l’annonce officielle par Bamako à Paris, de la mort de Amadou Koufa. Le prédicateur peul considéré par une grande frange de la population comme un terroriste, car, à la tête d’un groupe lié à Al – Qaîda, a perdu la vie lors d’une opération menée au cours du mois de novembre. Au cours des mêmes affrontements, plus de 500 civils ont été tués. On parle des confrontations intercommunautaires en 2018 selon l’Organisation des Nations Unies.
Il y’a eu recrudescence des violences dans certaines régions du Mali, quelques temps après l’apparition des groupes de terroristes ou « djihadistes, c’est selon », conduits par Amadou Koufa. Les conflits sont devenus le quotidien, au sein des communautés Peuls, traditionnellement éleveur, les ethnies bambara et dogon qui pratiquent quant à elles, l’agriculture.
Les différentes communautés s’accusent mutuellement de poser des actes, qui mettent à mal, la paix et la cohésion sociale. Les Peuls sont soupçonnés par les Bambaras et les Dogons d’être complices des jihadistes, tandis que les Peuls reprochent à l’armée de laisser faire, voire d’encourager, les actions des groupes de chasseurs traditionnels.
Proposer des projets aux jeunes
« Avec l’ensemble des communautés, nous avons convenu du lancement du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, DDR, dans la région de Mopti. Il débutera dès ce lundi 24 décembre 2018 », a ajouté le Premier ministre, en soulignant que son gouvernement ne combat aucune communauté mais qu’il se bat contre l’insécurité.
Alors qu’ailleurs, ceux qui fêtent Christ seront occupés à préparer son arrivée, le gouvernement malien entend recevoir dès ce lundi, les renforts qu’il a sollicité à la communauté internationale, afin que le processus de désarmement dans le centre devienne une réalité, a assuré le président de la commission nationale DDR, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui accompagnait le Premier ministre à Mopti.
« Je vais commencer par les hommes à grigris », appellation désignant les amulettes des chasseurs traditionnels dogons, qui prétendent protéger leur communauté contre les groupes jihadistes recrutant majoritairement parmi les Peuls, a-t-il expliqué à la presse.
« Nous allons également nous intéresser aux jeunes qui veulent quitter les mouvements jihadistes. Ils sont dans des groupes qui ne sont porteurs d’aucun projet. C’est à nous de leur proposer des projets », a ajouté Zahabi Ould Sidi Mohamed.
Nicole Ricci Minyem