En lieu et place de la plaidoirie des avocats annoncée pour le compte de la 27è journée du procès ICC-Services, c’est à un renvoi que nous avons eu droit ce Mardi 29 Janvier 2019, suite à une correspondance des avocats de la partie civile demandant la comparution de certaines personnalités ayant agi dans le dossier pour le compte de l’Etat.
C’est Me Anani Kassa qui revient à la charge suite aux protestations formulées par les avocats des accusés et de l’Etat. Pour lui, la demande de comparution de l’Etat est fondée : « L’Etat béninois qui fait office de partie civile dans ce procès n’a pas daigné comparaître devant la cour pour déposer », a-t-il déploré.
C’est sur invitation de la cour, précise-t-il, que certains fonctionnaires qui ont commis des actes au nom de l’Etat sont venus déposer. Lors des dépositions, il y a eu un rapport du comité de suivi qui est déposé et non signé. La cour a demandé que diligence soit faite pour lui apporter un rapport signé. Mais depuis, rien, s’indigne-t-il. Il sera soutenu par Me Agathe Afougnon, qui martèle que l’Etat doit s’expliquer dans ce dossier dans lequel, il a failli.
Me Alain Orounla viendra en renfort, qui estime qu’il n’est pas question d’écouter les autres comités mis en place dans le cadre de la gestion de ce dossier sans écouter la commission spéciale d’enquête qui est au cœur de la procédure. J’ajoute qu’il est apparu au cours du procès, la perte d’une bagatelle somme de 27 Milliards de FCFA, et dont, seule la commission autonome d’enquête judiciaire est responsable puisqu’il y a eu des perquisitions avec procès verbaux non signés avec la présence inopportune du DGPN et d’autres hauts gradés de l’armée qui étaient venus perturber les perquisitions soutient-il : « Je crois que l’Etat est interpellé parce que l’activité des promoteurs de ICC-Services est délictueuse au regard des taux promis. Et si l’Etat tente de les aider à obtenir l’agrément, c’est donc clair que la responsabilité de l’Etat est engagée » a-t-il laissé entendre.
Après une courte suspension pour se concerter, la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a cédé à la requête des avocats de la partie civile en demandant la convocation des personnes physiques exigées par la partie civile. Le procès fut alors suspendu pour reprendre le Jeudi 31 Janvier 2019.
Les déposants de la structure illégale de collecte de fonds et de placement ICC-Services sont à considérer comme des victimes du système mis en place par Guy Akplogan et consorts. C’est du moins la thèse soutenue le 24 Janvier 2019, par Hermann Meton, l’une des victimes d’ICC-Services accueilli à la barre.
Balayant du revers de la main, l’idée selon laquelle, les déposants de cette structure illégale sont victimes de leur cupidité, Hermann Meton, affirme que si les populations avaient été mises en garde par les autorités de la fragilité du système, elles n’auraient jamais déposé leur argent dans cette structure.
Nicole Ricci Minyem