Vont-t-ils rester en détention ? C’est la question à laquelle doit répondre, ce vendredi, la cour pénale internationale, qui tient une audience sur la demande du procureur de maintenir en détention l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.
La décision des juges rendue à une date ultérieure
Au cours de l’audience qui a débuté à 09H30, les juges de la chambre d’appel doivent entendre les arguments du procureur, du représentant légal des victimes ainsi que des avocats de MM. Gbagbo et Blé Goudé. Ils vont ensuite prendre la décision, soit de les ensuite maintenir en détention jusqu’à un éventuel procès en appel de leur acquittement, soit de leur accorder une liberté conditionnelle ou inconditionnelle. Les juges devraient se prononcer à une date ultérieure de l’audience afin de « prendre le temps de délibérer et de préparer leur décision écrite », ont indiqué des sources du tribunal de La Haye. Dans l’éventualité où ils ordonnent la mise en liberté immédiate de Laurent Gbagbo, ce vendredi, il faudra plusieurs jours à la Cour pour régler les détails administratifs et logistiques.
Les preuves présentées par l’accusation
Le procureur doit s’appuyer ce vendredi, sur les arguments du seul juge ayant exprimé une opinion dissidente. Selon lui : « il existe des éléments de preuve permettant à une chambre de première instance raisonnable de condamner l’accusé ». Le procureur avait auparavant évoqué un risque concret que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne comparaissent pas devant la Cour si leur présence est requise dans le futur.
Les deux hommes accusés de meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains
Dans un document public, l’accusation avait déjà annoncé son intention de faire appel de la décision d’acquittement des deux hommes. Cette démarche distincte pourrait prendre des mois. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
L’annonce de l’acquittement de l’ancien président ivoirien avait provoqué des scènes de liesse chez ses partisans en Côte d’Ivoire, mais aussi un appel des autorités à « garder de la compassion pour les victimes ». L’acquittement de Laurent Gbagbo intervient à une période sensible pour le pays, à l’approche des élections de 2020 visant à élire un successeur au président Ouattara, qui a annoncé qu’il ne se représentait pas après deux mandats de cinq ans.