Des alarmes, des cris, de la fumée. C'est ainsi que les habitants de cet immeuble situé au n°7 de a rue de Nemours à Paris ont été brutalement réveillés au petit matin samedi dernier.
« Vers 5h05 du matin, des gens ont crié au feu et l'alarme incendie de ma copine a sonné. Je l'ai réveillée et on a appelé les pompiers. Ils nous ont dit de rester à l'intérieur mais c'était trop suffocant », raconte au Parisien Sébastien, 25 ans, qui passait la nuit chez sa petite amie.
Rapidement et malgré un linge positionné au bas de la porte d'entrée, les fumées ont envahi l'appartement : « On n'y voyait presque plus rien. Des voisins ont tapé à notre fenêtre pour nous dire qu'il fallait sortir pour se sauver », raconte encore Sébastien, 25 ans, qui avec son amie commencent sérieusement à envisager de s'enfuir par échafaudage de cet immeuble actuellement en travaux de ravalement de façades.
200 pompiers au plus fort de l'incendie
En bas, tout autour de l'immeuble en proie aux flammes, un impressionnant dispositif de secours est déjà en train d'être déployé. Au plus fort de l'incendie, près de 200 pompiers sont intervenus pour secourir les habitants et maîtriser l'impressionnant sinistre. À 10 heures du matin, le feu n'était toujours pas éteint, selon le capitaine des pompiers Florian Lointier.
Une fois dans l'autre immeuble, Sébastien, son amie et dix autres occupants, désormais à l'abri, ont attendu une trentaine de minutes, avant de pouvoir enfin sortir. Si lui n'a pas vu de flammes, d'autres habitants de l'immeuble, logeant dans les autres bâtiments, ont par contre pu en observer.
Dans les rues alentour, des voisins ont eux aussi été réveillés par le sinistre, et évoquent un incendie impressionnant : « On dormait et vers 5 heures, j'ai senti de la fumée. J'ai ouvert la fenêtre et il y avait déjà un camion de pompiers dans la rue. On a vue sur la cour de l'immeuble incendié et on a vu une énorme de colonne de fumée qui sortait. On a entendu crier, plein de bruit et on est sorti direct », affirme Jérôme Cariati, qui habite rue Oberkampf
Sébastien son amie et les autres à avoir escaladé les échafaudages pour fuir ont eux aussi été pris en charge par les secours mais n'ont pas dû être hospitalisés. Ce n'est pas le cas de 26 autres habitants du 7 rue de Nemours, qui était alors en urgence relative pour des blessures légères ou des intoxications par les fumées dégagées. Un pompier a lui aussi était légèrement blessé durant l'intervention.
Plus dramatique, une personne a été hospitalisée en urgence absolue et trois autres sont décédées. Une des victimes s'est défenestrée et les deux autres ont été retrouvées carbonisées.
Les origines du sinistre pour l'instant inconnues
« Le feu a pris dans une cage d'escalier, dans un restaurant et dans un hammam principalement des commerces situés au bas de l'immeuble. Les fumées sont montées sur ce premier immeuble de six étages et ensuite sur deux autres immeubles, dans des cages d'escalier qui font quatre étages chacune », a précisé le capitaine Florian Lointier.
Un bâtiment datant des années 1970 en travaux, donc, et dont les parties communes « n'étaient pas en bon état », estime encore Sébastien, dont le terrible bilan du sinistre fait « relativiser » le réveil brutal que son amie et lui ont vécu.
Quant aux origines du sinistre pour l'instant encore inconnues, le laboratoire central de la préfecture de police de Paris était sur place pour réaliser les premières constatations, a indiqué à l'AFP une source policière. Le parquet de Paris a ouvert une enquête et le deuxième district de la police judiciaire a été saisi.
Nicole Ricci Minyem