lundi 22 juillet, quatre suspects donc un guinéen, un sierra-léonais, un libérien et un nigérian ont été reconnus coupables de l'assassinat de l’ex-ministre guinéen, Thierno Aliou Diaouné, et condamnés par un tribunal de Conakry à perpétuité, rapporte Radio France Internationale (RFI).
Selon les faits présentés au tribunal lors du jugement, Thierno Aliou Diaouné, 53 ans, avait été assassiné en février 2015 dans la capitale guinéenne et son véhicule 4X4 avait été volé. Ses assassins s’étaient introduits de force dans son véhicule avant de le cribler de balles et de l’abandonner agonisant au bord de la route.
Le procès de ses assassins, entamé le 18 mars et marqué par plusieurs suspensions, s'est finalement achevé lundi soir devant le tribunal de Dixinn, dans la banlieue de Conakry, qui a assorti la peine d'une mesure de 30 années de sûreté. Les quatre prévenus dont le Guinéen Abdoulaye Djibril Diallo, le Nigérian Aronu Goowin Ozoekwe, le Libérien Samuel Dyngee et le Sierra-Léonais Noël Camara, ont tous nié les faits d'assassinat pour lesquels ils étaient poursuivis, a indiqué mardi leur avocat, Mohamed Abou Camara, commis d'office.
« Ces criminels ne méritent aucun égard, aucune circonstance atténuante. Ils sont des criminels, il faut les traiter comme tels », a déclaré à l'AFP le président du tribunal de Dixinn, Ibrahima Kalil Diakité. Les mobiles du crime n'ont pas été élucidés.
Notons que, le ministre Thierno Aliou Diaouné avait été un acteur clé en 2006 et 2007 de la mobilisation de la société civile qui a ébranlé le régime du président général Lansana Conté et l'ont contraint à nommer Lansana Kouyaté Premier ministre. Sous le régime de la transition militaire dirigé par le général Sékouba Konaté, en 2013, il fut nommé ministre de la Jeunesse et des Sports.
Le Conseil national des organisations de la société civile de Guinée (CNOSC-G), dont M. Diaouné était membre, avait à sa mort dénoncé un « assassinat lâche et l'irresponsabilité notoire de l’État face à l'insécurité grandissante ».
Plusieurs assassinats similaires ont été perpétrés entre 2012 et 2015 à Conakry, commis par des bandes armées. Les premières victimes avaient été Aïssatou Boiro, la directrice nationale du Trésor, et Paul Temple Cole, suivies du commissaire Pascal Bangoura et de Mohamed Ghussein, cadre du ministère de l’Économie et des Finances.
Danielle Ngono Efondo