Dans la soirée du vendredi 19 juillet, Mamoudou Barry a été sauvagement agressé, sous les yeux de sa femme, près de Rouen. Cet universitaire guinéen de 31 ans succombera finalement à ses blessures le lendemain à l’hôpital.
Marié et père d'une fille, Mamoudou Barry a été victime, vendredi 19 juillet, d'une agression verbale puis physique d'une extrême violence, qualifiée de « raciste » par ses proches. Il a été transporté dans le coma à l’hôpital où il est décédé vingt-quatre heures plus tard. Son agresseur est toujours en fuite. Rapporte Radio France Internationale.
Une enquête a été ouverte en France. « Tout est mis en œuvre pour identifier et interpeller l’auteur de l’agression qui a coûté la vie à Mamadou Barry. Il appartiendra à la Justice de faire toute la lumière sur cet acte odieux », a écrit sur Twitter le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. « Mes premières pensées vont à ses proches dont je partage l’émotion et l’indignation », a-t-il ajouté.
Depuis samedi, la colère monte en effet sur la toile pour dénoncer la mort et le supposé silence médiatique autour du décès tragique de ce jeune père, universitaire guinéen qui exerçait à Rouen. « L'enquête doit nous apporter toutes les réponses et mettre ses agresseurs face à leurs responsabilités. Nous le devons à sa femme et son enfant », a commenté sur Twitter la députée LREM de Paris Laetitia Avia, elle-même cible constante de propos racistes sur les réseaux sociaux.
« Scandalisé par ce crime barbare et l'incompréhensible silence médiatique ! », a réagi pour sa part le député LR Éric Ciotti. « Le racisme à en pleurer. Une femme, une fille dévorées par le chagrin parce que la vie de celui qu'elles aimaient a rencontré un abruti », s'est indigné pour sa part le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Joint par RFI, Amara Camara, ambassadeur de la Guinée en France, a fait part de sa vive émotion. « C’est vraiment un drame. C’était un jeune compatriote très brillant qui venait de soutenir sa thèse avec mention honorable et malheureusement il a dû se trouver au mauvais moment, au mauvais endroit. Il était à un arrêt de bus, d’après les informations que j’ai. Il attendait tranquillement, s’est fait agresser verbalement puis physiquement. Il serait tombé sur la nuque provoquant une hémorragie. Cela s’est mal passé, voilà. C’est l’émotion qui m’étrangle parce que pour sa famille et ses amis, c’est vraiment dramatique », a déclaré l’ambassadeur.
« Je pense qu’il faut faire confiance à la police et à la justice pour que toute la lumière soit faite, ne serait-ce que pour que la famille ait le fin mot de l’histoire et que nous-mêmes nous soyons rassurés qu’aucune communauté, aucune race n’ait été visée particulièrement, que c’est un incident ou un accident qui s’est passé entre deux individus à un moment donné qui malheureusement a une mauvaise fin », a-t-il poursuivi.
Affaire à suivre.
Danielle Ngono Efondo