Et les forces de maintien de l’ordre ont procédé à de centaine d’interpellations et les blessés ont été conduits en urgence absolue dans les hôpitaux. Pendant que le procureur de Paris promet que le parquet ne compte pas laisser impunie, ces exactions inacceptables.
De mémoire de français, les habitants de Paris disent qu’ils n’ont pas connu depuis longtemps, un tel déferlement de violences où des véhicules et restaurants ont été incendiés, des magasins pillés et des policiers attaqués. Et pour le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, la mobilisation des gilets jaunes samedi a donné lieu à des scènes de chaos, fermement condamnées par le chef de l’Etat, dans plusieurs quartiers de la capitale.
A l’issue de cette troisième journée d’action nationale des gilets jaunes, 287 personnes ont été interpellées dans la capitale et 110 blessées, dont 17 parmi les forces de l’ordre. Au total, près de 190 départs de feu ont été traités par les sapeurs-pompiers pendant la journée et six immeubles incendiés.
Plusieurs faits trahissent le désordre qui a régné dans certaines rues de la capitale où 4.600 gendarmes et policiers étaient mobilisés. Un fusil d’assaut a été dérobé dans une voiture de police, un manifestant a été gravement blessé par une grille du Jardin des Tuileries qu’il venait de desceller avec d’autres gilets jaunes et une voiture des forces de l’ordre a été incendiée.
Emmanuel Macron, le président français n’a pas caché son courroux, devant tant d’incivisme et il a fait une déclaration à Buenos Aires, à la fin du sommet du G20 : « Aucune cause ne justifie que les forces de l’ordre soient attaquées, que des commerces soient pillés, que des passants ou des journalistes soient menacés, que l’Arc du Triomphe soit souillé… Les coupables de ces violences ne veulent pas de changement, ne veulent aucune amélioration, ils veulent le chaos… ».
Du quartier de l’Opéra à la prestigieuse avenue Foch en passant par la rue de Rivoli, des scènes de guérilla urbaine se sont répétées dans plusieurs quartiers huppés de la capitale, éclipsant le message porté ailleurs en France par des dizaines de milliers de gilets jaunes. Le Premier ministre Edouard Philippe a parlé de violences incroyablement choquantes, alors qu’il était en visite dans une caserne de policiers.
Les contestataires restent fermement campés dans leur position : « Il va falloir à un moment que Macron nous entende sinon ça va être de pire en pire », a déclaré Gaëtan Kerr, 52 ans, agriculteur venu de l’Yonne, non loin des Champs-Elysées. C’est dans ce quartier, sur le rond-point de l’Étoile, que les premiers heurts ont éclaté vers 8h45 quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage selon une source policière, s’attirant la riposte des forces de l’ordre.
Plusieurs figures de l’opposition, dont Jean-Luc Mélenchon, ont accusé le gouvernement de mettre en scène ces violences pour discréditer les gilets jaunes. Une affirmation « honteuse », selon Christophe Castaner. Pour le porte-parole des Républicains, Gilles Platret : « il est impératif que l’exécutif fasse un geste significatif envers les "gilets jaunes ».
Le chef de l’Etat annonce une réunion d’urgence ce dimanche matin avec son Premier ministre.
Nicole Ricci Minyem