Joe Biden - président des Etats- Unis peut – pour le moment – respirer. Les sénateurs américains ont approuvé jeudi un budget temporaire qui a été dans la foulée adopté par la Chambre.
Le président américain a donc pu le promulguer avant minuit évitant ainsi la paralysie des services de l’Etat fédéral. En cas de retard, des centaines de milliers d’employés fédéraux se seraient retrouvés au chômage technique, avec la fermeture des ministères, parcs nationaux et musées.
Le texte, qui prévoit une prolongation du budget jusqu’au 3 décembre, a été approuvé au Sénat (65-35) avec le soutien de 15 républicains. Le chef de la majorité démocrate Chuck Schumer s’est réjoui de ce rare moment d’union tandis qu’il y a « tellement de choses à régler ici ». La Chambre, a, elle, voté par 254 voix contre 175.
Le plus dur reste à venir
Les Etats-Unis font face au risque d’un défaut de paiement d’ici la mi - octobre si le Congrès ne relève pas le plafond de la dette. Il s’agit d’habitude d’un vote de routine, mais il survient cette année en plein bras de fer pour faire adopter deux gigantesques plans d’investissements de Joe Biden.
En revanche, après des heures de négociations, les chefs démocrates du Congrès américain ont reporté le vote attendu jeudi pour approuver définitivement un vaste plan d’investissements dans les infrastructures voulu par Joe Biden.
Une enveloppe de 1.200 milliards consacrée aux infrastructures. L’aile gauche du parti menaçait de torpiller le texte si un vote n’a pas lieu auparavant sur 3.500 milliards de dollars pour les réformes sociales et le climat. Ils ne sont finalement pas parvenus à un accord avec les plus centristes.
La séance a été ajournée jusqu’à ce vendredi matin, lorsque les négociations se poursuivront afin de tenter de réconcilier les démocrates autour de ce gigantesque projet de réformes sociales défendu par Joe Biden.
« Il y a eu beaucoup d’avancées cette semaine et nous sommes plus proches que jamais d’un accord », a réagi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.
L’un des deux camps va devoir céder
Dans un Congrès profondément divisé, le sujet est devenu hautement politique, car l’opposition a lié la dette à un plan historique de Joe Biden, qui prévoit 3.500 milliards de dollars pour réformer en profondeur le tissu social des Etats-Unis et investir massivement dans la lutte contre le changement climatique.
Une folie exorbitante, dénoncent les républicains, qui refusent donc absolument de participer de près ou de loin à toute mesure visant à relever le plafond de la dette. Or, ils disposent d’une minorité de blocage au Sénat, et ont empêché cette semaine les démocrates de le suspendre jusqu’en décembre 2022.
Ils exhortent ces derniers à employer une manœuvre parlementaire qui leur permettrait de l’approuver avec leur seule courte majorité. Mais cette voie, laborieuse, prend du temps. Bien trop « risqué », jugent les chefs démocrates alors que les parlementaires ont moins de trois semaines pour un défaut souverain.
Ils martèlent que seule une infime partie de cette dette a été accumulée sous le mandat de Joe Biden, arrivé à la Maison Blanche en janvier. Et appellent donc les républicains à coopérer. Aucune issue n’apparaît évidente et l’un des deux camps devra probablement céder.
N.R.M