La crise politique et diplomatique du Venezuela oppose les Etats-Unis qui soutiennent le président du parlement qui s’est autoproclamé « président par intérim du Venezuela » et la Russie qui soutient le président en exercice du Venezuela Nicolas Maduro.
C’est le 28 Janvier dernier que les USA ont appelé l’armée vénézuélienne à accepter le transfert « pacifique » et « démocratique » du pouvoir de Nicolas Maduro à Juan Guaido, reconnu par les États-Unis comme le président par intérim : « Nous appelons l’armée vénézuélienne et les forces de sécurité à accepter la transition pacifique, démocratique et constitutionnelle du pouvoir », a déclaré lors d’un point de presse John Bolton, conseiller à la sécurité nationale américaine cité par lci.fr. Interrogé sur une possible intervention militaire, il a réaffirmé, comme l’avait fait Donald Trump, que« toutes les options » étaient sur la table.
De même, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne Petróleos de Venezuela SA (PDVSA), dans un effort pour accentuer la pression sur le régime de Maduro. PDVSA est la compagnie pétrolière appartenant à l’État vénézuélien. Il est important de souligner que le Venezuela est l’un des plus gros exportateurs de pétrole au monde et, ce cette compagnie est accusée par le Trésor américain d’être « un véhicule de corruption ».
Les raffineries de Citgo, filiale de PDVSA, pourront continuer à fonctionner, les transactions financières passant par un compte bloqué, a précisé le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. Face à cette prise de position des Etats-Unis et les sanctions annoncées contre Maduro, la Russie n’a pas tardé à sortir de ses gonds. Elle a fustigé et a dénoncé les tractations diplomatiques des USA contre le Venezuela. Elle estime qu’une intervention militaire des américains au Venezuela serait fatale.
Cette dénonciation des actions du pays de Donald Trump, de la part de Moscou s’inscrit en droite ligne du soutien affiché à Nicolas Maduro. Soutien qu’a renouvelé ce mardi, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, promettant de faire « tout ce qui est en [son] pouvoir pour soutenir le gouvernement légitime du président Maduro ».
Le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Rupert Colville, a déclaré aux journalistes qu’« un peu plus de 40 personnes avaient été apparemment tuées dans diverses circonstances ».
Offensive judiciaire contre l’opposant Juan Guaido
Lors d’une conférence de presse aux portes du Tribunal suprême de justice (TSJ), le procureur général, réputé proche du président socialiste Nicolas Maduro, a annoncé l’ouverture d'une enquête préliminaire et demandé l’application de mesures de précaution contre Juan Guaido, dont l’interdiction de sortir du pays et le blocage de ses comptes .
Le président de l’Assemblée nationale et chef de l’opposition Juan Guaido avait appelé à deux nouvelles manifestations : mercredi, « pour exiger des forces armées qu’elles se mettent du côté du peuple », puis samedi, « pour accompagner le soutien de l’Union européenne et l’ultimatum ». Il a par ailleurs, annoncé le 28 janvier prendre le contrôle des actifs du Venezuela à l’étranger, pour éviter que le président élu Nicolas Maduro ne les dilapide au cas où il quitterait le pouvoir.
Nicole Ricci Minyem