Les signes sont clairs - la planète se réchauffe, déchaînant les catastrophes. Les représentants sont venus de plus de 200 pays, notamment ceux qui sont sous la pression de l’alerte rouge lancée par les scientifiques. Pendant deux semaines, les négociations vont aller bon train et à la fin, ces dernières visent à donner un souffle nouveau à l’accord de Paris sue le climat.
A l’entame des travaux, le président sortant de la COP23, le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama, a passé le relais à son successeur polonais Michal Kurtyka, qui va présider cette 24e conférence de l'ONU pour le climat à Katowice. C’est en tant que président de la Cop24, que le ministre de l’Environnement polonais a ouvert les négociations de ces prochains jours. Avec deux heures et demie de retard, en pleine région houillère, avec en tête l’alerte rouge lancée récemment par les scientifiques du Giec.
Et dès demain, jour véritable du début des travaux, la présidence polonaise entend inclure un volet social dans la transition écologique pour les salariés qui travaillent encore des secteurs polluants.
Une transition juste qui doit accompagner le passage aux énergies renouvelables. Cette demande émane des syndicats du charbonnage, très puissants en Pologne. Il faut dire que près de quatre-vingt-cinq mille (85 000) mineurs travaillent encore dans les mines et, le charbon produit toujours 80% de l’énergie du pays
Cela ressemble à un pied de nez aux écologistes. Le monde va tenter de réduire ses émissions polluantes à Katowice, capitale du bassin houiller polonais, gros émetteur de CO2, un des gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. Et précisément, dans la soucoupe, un bâtiment circulaire construit sur une ancienne mine de charbon.
L’Australie, toute aussi dépendante de son charbon que la Pologne, s’est d’ores et déjà montré très intéressée. Le Premier ministre Steven Thurnbull a été le premier à répondre présent à la présidence polonaise. Il sera présent ce 3 décembre.
Sur le papier, rien à dire sur cette initiative, indique Fanny Petitbon, en charge de la coordination de l’ONG Care qui estime qu’il est important de mettre en place un dialogue social participatif, avec les syndicats et les territoires concernés. La transition écologique doit être accompagnée de mesures sociales.
La méthode choisie par la Pologne pour faire adopter cette transition juste est aussi tout à fait nouvelle pour ce type de rendez-vous onusien. Les États doivent signer cette Déclaration de Silésie - nom de la région très minière où se déroule la Cop24 et le notifier par écrit. Honte à celui qui se défile, il sera connu et reconnu… Le Premier ministre français Édouard Philippe ayant annulé sa venue, c’est le ministre de l’Environnement François de Rugy qui engagera la France sur ce volet social, ce lundi.
Cette nouveauté polonaise ne devrait pas avoir de poids sur les grandes négociations qui se poursuivront jusqu’au 14 décembre. Elle n’est absolument pas contraignante. Chaque État va entamer le dialogue social qu’il souhaite… Mais en cette période d’agitation sociale très forte, il y a peut-être matière à réflexion.
Nicole Ricci Minyem