Le parquet a affirmé que le Président Directeur Général de l’alliance automobile Renault – Nissan – Mitsubishi n’a pas déclaré aux autorités fiscales la totalité des sommes perçues entre Juin 2011 et juin 2015.
Il est soupçonné d’avoir dissimulé près de la moitié des revenus et, selon les informations venant des sources proches de ce dossier, il est dit que l’action de Nissan a par ailleurs plongé de plus de 6% à la bourse de Tokyo, quelques heures après l’arrestation du choc du dirigeant de son conseil d’administration.
Agé de 64 ans, Carlos Ghosn est également accusé « d’avoir conspiré afin de minimiser sa rétribution plus d’une fois, entre juin 2011 et juin 2015. 37 millions d’euros ont été déclaré aux autorités fiscales alors que le PDG est accusé d’avoir gagné beaucoup plus durant la même période. Son arrestation est intervenue ce 19 novembre, après des mois d’enquête interne menée par Nissan.
Le gouvernement japonais juge « la situation extrêmement regrettable »
C’est au cours d’une conférence de presse tenue il y’a quelques heures que le président exécutif du constructeur automobile japonais Hiroto Saikawa a laissé entendre qu’il existe de nombreuses autres malversations. Par exemple l’utilisation des biens de l’entreprise à des fins personnelles et, ses mots ont exprimé sa déception, au regard du comportement affiché par son ancien mentor : « C’est un problème que tant d’autorité ait été accordée à une seule personne… ».
Très tôt ce matin, le titre de Nissan est tombé à 940 yens, soit un recul de 6.5%, tandis que celui de Mitsubishi Motors, présidé lui aussi par Carlos Ghosn donnait 6.8% à 860 Yens. Le titre de Renault quant à lui a terminé lundi à la bourse de Paris sur une chute de 8.4% à 59.06%, après la première baisse observée dès que les premières informations ont été données par la presse.
Qui est Carlos Ghosn ?
Bâtisseur d’un empire automobile, Le PDG de l’alliance automobile Renault – Nissan – Mitsubishi est reconnu comme l’homme qui a propulsé le groupe en tête de vente d’automobiles et utilitaires légers à 10.6 millions d’exemplaires vendus en 2017.
Sa rémunération que l’on considère comme l’une des plus élevées parmi les patrons français lui a valu il y’a trois ans, des accrochages avec l’Etat français, actionnaire de Renault. C’est sous son impulsion que certaines de ces marques ont été les premiers à investir dans la voiture électrique, dont il est le leader mondial.
Il a aussi été un partenaire pour les politiques, grâce à cet empire qui compte dix marques de voiture et près de 500 000 salariés. En 2013 par exemple, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif lui avait confié l’un des 34 plans pour la relance économique industrielle de la France avec comme principal feuille de route, développer les voitures conduites par un pilote automatique. Récemment, le PDG de Renault avait annoncé un investissement de 450 millions d’euros pour l’usine de Maubeuge. C’était à l’occasion d’une visite officielle de Emmanuel Macron.
Nicole Ricci Minyem