Les militaires français ont frappé un grand coup au Burkina Faso. Les soldats de l’opération Barkhane y ont éliminé 40 djihadistes impliqués dans les attaques mardi dans le nord du Bénin voisin qui ont fait 9 morts, dont un ancien militaire français, a annoncé samedi l’état-major.
Après ces trois attaques à la bombe artisanale ayant fait également 12 blessés parmi les équipes chargées de la sécurité du parc naturel W, la force Barkhane, “alertée par ses partenaires béninois et burkinabé”, “a engagé des capacités aériennes de renseignement pour localiser ce groupe armé” responsable des attentats avant d’effectuer jeudi des frappes aériennes, détaille le communiqué de l’état-major.
Utilisation d’un drone
“Dans la matinée du 10 février, après avoir localisé et identifié une première colonne de terroristes se déplaçant à moto, en accord et en coordination permanente avec les autorités burkinabées, une première frappe aérienne a été effectuée par un drone Reaper alors que la colonne venait de pénétrer sur le territoire burkinabé”. “Une dizaine de terroristes ont été neutralisés”, selon les militaires français.
“L’engagement d’une patrouille de chasseurs Mirage 2000 a permis de procéder à trois nouvelles frappes visant des regroupements de terroristes à proximité du lieu de la première frappe”, au cours desquelles “plus d’une trentaine de terroristes ont été neutralisés, un pick-up et plus d’une dizaine de motos ont été détruits”.
Les djihadistes veulent atteindre la côte
Le Bénin était jusqu’à récemment considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, région où opèrent de nombreux groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique (EI).
Mais une récente série de raids frontaliers dans les pays situés au sud du Sahel a confirmé les craintes que des groupes djihadistes sévissant au Mali, au Niger et au Burkina Faso cherchent à progresser vers la côte.
La France, qui combat les groupes djihadistes au Sahel depuis neuf ans, pourrait bien annoncer dans les prochains jours le retrait de ses troupes du Mali, alors que la junte au pouvoir à Bamako témoigne d’une hostilité croissante à l’égard de la présence française.
La priorité de la France reste néanmoins de « poursuivre la lutte contre le terrorisme » aux côtés des pays africains, a souligné mardi le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, lors d’une visite en Côte d’Ivoire.
N.R.M