La capitale Alger doit être par tout moyen hors d'accès aux manifestants issus d'autres régions du pays. Tel est l'ordre donné à l'armée régulière algérienne par le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major, selon les indications faite par ce dernier mercredi 18 septembre 2019.
En Algérie, les militaires durcissent le ton depuis que des instructions leurs ont été faites par Ahmed Gaïd Salah, Chef d'Etat major visant désormais à empêcher les manifestants des autres régions de se joindre aux cortèges de la capitale Alger. La déclaration d'Ahmed Gaïd Salah intervient ainsi trois jours après l'annonce de la tenue d'une élection présidentielle le 12 décembre. "J'ai donné des instructions à la gendarmerie nationale pour empêcher la venue de manifestants d'autres wilayas (préfectures) à Alger", selon un extrait de ladite déclaration. Pour atteindre son objectif, le Chef d'Etat major de l'armée algérienne a appelé à "l'application rigoureuse des réglementations en vigueur, y compris l'interpellation et la saisie des véhicules et des autocars utilisés, ainsi que la délivrance d'amendes à leurs propriétaires", apprend-on.
Les motivations de la démarche du Général Ahmed
Dans le discours prononcé par le Général Ahmed Gaïd Salah à Tamanrasset, dans l'extrême sud du pays, l'on note une démarche motivée par l'existence de "certaines parties (...) aux intentions malveillantes, (qui) font de la liberté de déplacement un prétexte pour justifier leur dangereux comportement, lequel consiste à créer tous les facteurs qui perturbent la quiétude des citoyens", précise le Général notamment.
"Ces parties non identifiées drainent chaque semaine des citoyens (...) vers la capitale afin d'amplifier les flux humains dans les places publiques, avec des slogans tendancieux qui n'ont rien d'innocent", a argué une fois de plus Ahmed Gaïd Salah.
Les détention provisoires engagées
L’interdiction de rejoindre la capitale constitue un tour de vis supplémentaire du pouvoir dans son face-à-face avec les manifestants. Depuis plusieurs semaines, la police procède à des arrestations avant le début de la grande manifestation du vendredi à Alger. En l'évolution actuelle des choses, 22 détentions provisoires ont été opérées depuis dimanche dernier. Des chiffres avancés par le coordinateur du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Une autre figure du mouvement de contestation Samir Benlarbi, a été placé en détention préventive. Celle-ci intervient après celles de l'opposant Karim Tabbou, écroué le 12 septembre, et de l'ancien vétéran de la guerre d'indépendance Lakhdar Bouregaâ, incarcéré depuis le 30 juin.
Innocent D H