La semaine dernière, les avocats du Cameroun ont observé une cessation d’activités. L’opération palais de justice sans robe noire a connu des plus et obtenus des résultats concrets pour le bien des justiciables inculpés au Cameroun.
Le premier fruit du débrayage des avocats du barreau du Cameroun est cette décision prise par le Secrétariat d’Etat à la Défense. Un train de mesure important dont le but est de faciliter le travail des avocats dans ses services.
La première mesure consiste en la mise en place d’une plateforme de concertation avec des points focaux pour connaître en temps réel les incidents dans les gendarmeries. Une plateforme qui permettra aux avocats de relever et de traduire auprès de la hiérarchie de la gendarmerie nationale. Le plus ici, c’est la création de points focaux qui seront chargés d’assurer le bon fonctionnement du service de la défense par les spécialistes du droit. Seulement, il faudra savoir si le point focal sera un gendarme au-dessus du commandant de la brigade. Question de ne pas tuer dans l’œuf l’idée de a plateforme.
La deuxième mesure prise par le Secrétaire d’Etat à la Défense est la décision de permettre la participation des avocats à la formation des gendarmes cat é et 3. Ce qui sera un plus dans les acquis intellectuels des gendarmes. Une garanti pour un meilleur rapport professionnel entre les gendarmes et les avocats. La présence des avocats dans le cursus de formation des gendarmes apportera également un supplément psychologique intéressant dans les relations entre les deux forces. Ceci contribuera à familiariser les gendarmes et les avocats, ce qui pourra simplifier et apaiser les tensions entre les différents corps.
Une autre décision importante, c’est l’instauration d’un numéro vert pour la dénonciation des exactions des officiers de gendarmeries sur le terrain. Un numéro qui est mis en service depuis quelques mois maintenant. Le numéro vert (le 1500) est accessible à tous pour la dénonciation des exactions des gendarmes sur l’ensemble du territoire national.
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Mais il faut encore progresser dans ces réformes en construction. Il faudrait qu’au niveau de la gendarmerie et des autres forces de l’ordre qu’on instaure une immunité particulière à l’endroit des avocats. Il faudrait interdire la possibilité d’arrêter les avocats dans l’exercice de leurs fonctions. Une mesure qui donnera plus de coudée franche aux défenseurs et gardiens du droit pour le meilleur exercice de leur métier.
Des mesures à saluer, même si tout le monde est d’accord qu’il y a encore beaucoup à faire pour assainir la procédure pénale au Cameroun.
Stéphane NZESSEU