Ils sont réunis dans le secret depuis samedi dernier à Yaoundé. Des délégations de pasteurs et leaders de grandes communautés sont arrivés à Yaoundé lundi matin pour prendre part aux travaux de concertations des églises évangéliques exerçant au Cameroun. Les résolutions issues de ces discussions seront formulées en propositions pour le Premier Ministre.
Cela s’est rarement vu dans la communauté des églises pentecôtiste au Cameroun. Depuis les années 2000, on n’a plus vu autant de tête de proue des églises de réveil se mettre ensemble pour mener une lutte commune. La Mission du Plein Evangile, la CMCI, l’église Apostolique, l’Eglise Pentecôtiste Chrétienne, la MEVIPAC et bien d’autres grandes figures de l’environnement de réveil au Cameroun parlent d’un même cœur pour aller à la rencontre de l’Etat pour faire entendre la voix de l’Eglise dans le cadre du grand dialogue national.
Les réunions se sont déroulées à l’abri des regards du plus grand nombre. Pendant ces nombreux jours, des discussions, des désaccords et des convergences exprimées pour enfin donner une chance à l’église de réveil de faire bloc pour la bonne marche de la nation.
Et si c’est le point de départ de l’union tant attendue ?
Il faut reconnaître que l’église de réveil est victime de son fonctionnement disparate, conséquence du type de doctrine libertaire qu’on y développe. Chacun se dit être appelé de Dieu et se défend d’être détenteur de « l’Esprit Saint ». Des arguments et bien d’autres qui donnent du crédit aux charlatans qui s’élèvent chaque jour pour se réclamer Pasteur ou visionnaire d’une église de réveil. Ces différences doctrinales et fonctionnelles ont créé des distances entre différentes communautés de réveil, occasionnant ainsi un champ complexe d’églises se réclamant du réveil.
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Or, il y a une urgence à la réconciliation et à l’unité. Un préalable pour l’expansion de la foi sincère dans la nation camerounaise. Il y en a qui affirment que le Cameroun d’aujourd’hui est simplement à l’image de l’église de réveil au Cameroun à plus d’un titre. Et le mouvement de mise en commun des principaux acteurs de l’église tel que cela se déroule depuis quelques jours à Yaoundé, à la faveur du dialogue national, on peut espérer des lendemains meilleurs pour l’église de réveil dans notre pays. Il faudra juste que ce cadre de partage et d’échange aille au-delà de la simple concertation pour aller rencontrer le premier ministre.
Stéphane NZESSEU