Un hommage qui vient rejoindre la pléthore de toux ceux qui arrivent depuis l’annonce ce 23 octobre de la mort de l’homme qui avait entre autres casquettes, celle de Président National du Mouvement Citoyen
Le message du président national du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale
“Revenu de Lolodorf, Bikale, Mouguè, Mbikiliki et Bipindi, j'apprends avec peine et chagrin le décès du Pr. Théophile Yimgaing Moyo, Président National du Mouvement Citoyen (MOCI), survenu au petit matin du samedi 23 Octobre 2021.
Cette nouvelle si brusque qui tombe comme un couperet, survient sans que l'opinion n'ait appris que cet homme si aimable, jovial, affable et plein de vie était alité.
Le Cameroun vient ainsi de perdre un de ses dignes et valeureux fils dont le passage sur terre a laissé des traces qui resteront à jamais indélébiles.
L'illustre défunt était en effet un grand bâtisseur multidimensionnel. Urbaniste et Architecture de profession et d'exercice, il a pendant plusieurs années présidé aux destinées de ces ordres professionnels, preuve s'il en était encore besoin, que ses confrères lui reconnaissaient des qualités et des valeurs intrinsèques indéniables. Ses nombreuses réalisations ainsi que ses œuvres en témoignent d'ailleurs.
Au plan politique, après avoir cheminé durant des décennies aux côtés du Dr. Adamou Ndam Njoya au sein de l'Union Democratique du Cameroun (UDC), il a ensuite créé son parti politique grâce auquel il a fortement contribué à propager les idées du panafricanisme avec plusieurs autres acteurs et formations politiques.
Je mesure la peine et la douleur que sa disparition crée à ses proches à qui j'adresse ma profonde compassion émue. Puisse la terre de nos aïeux lui être légère”.
N.R.M
La nouvelle est tombée aux premières heures de cette matinée du 23 octobre et la toile a été inondée par de nombreux hommages rendus à celui que Serge Aimé Bikoï considère comme “ Une figure scientifique et politique”.
Comme de nombreux autres Camerounais, le journaliste et sociologue a salué la mémoire de Théophile Yimgaing Moyo tout en faisant un retour sur le parcours du défunt
L’hommage
“Théophile Yimgaing Moyo est mort. L'architecte de haut vol et enseignant émérite à l'École nationale supérieure polytechnique(Ensp) est décédé, cette nuit, des suites de maladie. Ex-président de l'ordre des Architectes du Cameroun, il était, par ailleurs, président de l'ordre national des Urbanistes.
Au-delà de sa casquette scientifique qu'il a su défendre durant sa trajectoire académique, Prof T. Yimgaing Moyo était, parallèlement, une figure de la scène politique camerounaise.
Au départ, il fut un éminent cadre de l'Union démocratique du Cameroun (Udc), dont la naissance remonte en 1991. Il avait occupé le poste de Secrétaire national à la communication de cette formation politique de l'opposition.
C'est quelques années plus tard qu'il avait décidé de claquer la porte et de créer son mouvement politique dénommé le Mouvement citoyen(Moci).
Mû par l'idéologie anti-impérialiste et anti-colonialiste, Yimgaing Moyo s'était décidé à fonder le panthéon du panafricanisme au cours de la première décade des années 2000 à Yaoundé avec quelques figures de l'échiquier politique, telles que feu Hubert Kamgang, ancien président de l'Union des populations africaines (Upa), Dieudonné Yebga, leader du Manidem, feu Jean Michel Tekam, ancien leader de l'Union des populations du Cameroun (Upc). C'était sous la bannière du Front populaire panafricaniste composé du Moci, de l'Upa et du Manidem.
Quelques années plus tard, d'autres maillons du kaléidoscope politique l'avaient rejoint pour parfaire les idéaux et objectifs qu'ils s'étaient, initialement, fixés.
Feu Woungly Massaga, Patient Parfait Ndom, Henriette Ekwe, Habiba Issa, Bayemi Batta, Serge Simon Soho, entre autres en sont des exemples.
Ce mouvement agrégé d'Hommes politiques n'a pu consolider sa légitimité et sa représentativité politiques en raison de la méconnaissance des enjeux et défis contemporains visant à se situer, de manière systématique, aux antipodes de l'avalanche néo-coloniale qui influence, malencontreusement, les manières d'agir, de penser, de sentir et de faire des décideurs actuels et de plusieurs catégories sociales.
Fidèle à cette logique de défense des idéaux anti-colonialistes, Yimgaing Moyo avait, in extremis, fondé l'Alliance patriotique(Ap), une sorte d'alliance regroupant l'Upc des fidèles, le Moci, le Manidem et d'autres agrégats politiques opposés à la mouvance impérialiste.
Même Olivier Bile, président de l'Union pour la fraternité et la prospérité(Ufp) a, tout récemment, fondé le parti des libérateurs au siège du panthéon du panafricanisme. Histoire de contribuer à l'émergence des idéaux anti-colonialistes.
Il y a moins d'un mois, en sa résidence à Bastos à Yaoundé, les cadres Upecistes s'étaient rassemblés pour se dresser contre l'administration et le pouvoir de Yaoundé qui travaillent, en permanence, à flageller et parcelliser le parti historique depuis la moitié des années 90.
Victor Onana, Habiba Issa, Jean Bahebeck, Sylvestre Lebel Nyeck, Simon Mbila, Simon Bolivar Njami Wandji, Dieudonné Yebga, Michel Eclador Pekoua,etc étaient à cette assise. Malheureusement ce jour- là, T. Yimgaing Moyo n'était pas là pour des raisons indépendantes de sa volonté.
Sincèrement, nous perdons, aujourd'hui, une double figure scientifique et politique de haute facture. Le monde médiatique ne pourra plus bénéficier de la sève des savoirs, savoir-faire et savoir-être de cet érudit, qui était, indéniablement, un rassembleur éthique, didactique et pédagogique.
Quand j'avais créé l'émission "Sapientia" en 2006 à la Radio tiemeni siantou, où seuls les universitaires et intellectuels d'ici et d'ailleurs s'exprimaient, mon premier invité fut cet Urbaniste, T.Y.Moyo, qui vint expliquer la problématique de l'urbanisation désordonnée des grandes métropoles camerounaises.
Puisse ton âme se reposer en paix”!!!!!
N.R.M