Et pour y arriver, des mesures concrètes ont été prises, notamment en ce qui concerne la réduction du train de vie de l’Etat. Dans son édition du mardi 16 avril 2019, le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune présente trois mesures fortes :
La limitation des missions à l’étranger
Dans un contexte de réduction du train de vie de l’Etat, écrit le journal, en exécution d’une instruction présidentielle, le Premier ministre chef du gouvernement, a dû monter au créneau pour recadrer les voyages des membres du gouvernement et autres directeurs généraux des entreprises publiques et parapubliques. Joseph Dion Ngute a en effet, il y a quelques jours, prescrit à ses collaborateurs de limiter aux réunions statutaires leurs voyages à l’étranger qui impliquent des dépenses au frais de l’Etat.
La régulation budgétaire
Il y a quelques semaines, le ministre des Finances signait une circulaire visant à la régulation budgétaire. Il s’agit d’un ensemble de mesures prises afin d’assurer une adéquation entre le niveau de recettes et celui des dépenses de l’Etat d’une part, le rythme des dépenses et celui du recouvrement des recettes d’autre part ; avec pour objectif d’éviter les tensions de trésorerie aiguës.
Une circulaire qui rappelle en réalité des dispositions légales déjà existantes, telles que la suspension temporaire de l’utilisation de certains crédits et l’annulation d’autres. Ceci dans un contexte marqué entre autres par des dépenses imprévisibles dont le volume croît sans cesse à cause de la situation sécuritaire tendue sur plusieurs fronts, les recettes pétrolières fluctuantes, les dépenses d’investissements importantes, l’organisation de plusieurs élections.
Le comptage physique du personnel de l’Etat
Réalisée entre avril 2018 et février 2019, cette opération a permis de faire la lumière sur la situation de 310 000 personnels de l’Etat. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore publiés, environ 280 000 personnes ont été recensées, des soldes indûment perçues ont été suspendues. Et selon certaines indiscrétions, cette opération a permis à l’Etat de faire des économies de l’ordre de trois milliards de FCFA par mois sur la masse salariale.
Cameroon Tribune fait remarquer que « malgré les actions déjà engagées, la facture reste salée pour l’Etat, notamment lorsqu'on regarde les enveloppes destinées au carburant, à l’achat des véhicules et aux avantages pécuniaires des fonctionnaires (missions, per diem des membres des comités et commissions, etc.) ».
Il serait donc nécessaire de « véritablement se pencher sur ces postes de dépenses, surtout que le président de la République ne manque pas de faire des rappels à l’ordre ». D'ailleurs, apprend-on, il a donné des orientations dans ce sens en juin 2017, dans sa circulaire encadrant la préparation du budget 2018. Il y va de la réussite du programme avec le FMI dont une mission d’évaluation séjournera au Cameroun en début mai prochain.
Otric N.