Ce dimanche au moins dix personnes ont été tuées par les forces de l'ordre selon l'opposition au pouvoir.
Selon nos confrères de 20 Minutes Monde, le scrutin a été terni par des violences, avec la mort d’au moins 10 manifestants venus contester contre un éventuel troisième mandat du Président Alpha Condé par les forces de l’ordre.
Ce bilan n’a cependant pu être confirmé de source indépendante et les autorités n’étaient pas joignables pour réagir aux affirmations de l’opposition. Les manifestants anti-Condé ont « bravé les balles des forces de l’ordre qui ont arrêté massivement, tiré aveuglément, molesté cruellement, tuant au moins 10 personnes et blessant par balle plusieurs dizaines d’autres », a indiqué le FNDC, le collectif de partis d’opposition et de la société civile qui lutte contre un éventuel troisième mandat du président actuel.
Report de dernière minute
Le FNDC « appelle à intensifier les manifestations ce lundi et mardi avec pour objectif ultime le départ du dictateur ». Alpha Condé, 82 ans, a été élu en 2010 et réélu en 2015.
Aucune indication n’était disponible ce dimanche soir sur la participation, les résultats et leur date de publication. L’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats, la nouvelle que propose Alpha Condé également. Mais, accusent ses opposants, elle lui permettrait de remettre son compteur à zéro afin de se succéder à lui-même fin 2020. Le référendum et les législatives avaient été reportés à la dernière minute, il y a trois semaines, dans un climat de vives tensions.
Troisième mandat ?
Alpha Condé assure qu’il souhaite doter son pays d’une Constitution « moderne ». Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait l’excision et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres. Mais celui-ci entretient le flou sur sa volonté ou pas de briguer un troisième mandat.
Les remises en cause internationales quant à la crédibilité du vote se sont succédé, étayées par la présence sur les listes électorales de 2,5 millions de noms douteux, soit le tiers du fichier. Les recommandations des organisations internationales sur le fichier ont été « intégralement prises en compte », a affirmé le président Condé dans un discours publié samedi sur la page Facebook de la présidence guinéenne.
L’opposition avait promis de boycotter le vote et d’en empêcher la tenue. La persistance des troubles n’a pas dissuadé le gouvernement d’organiser les scrutins, pas même l’apparition récente du coronavirus.
N.R.M
L’écrit devenu son support de communication privilégié, le président Abdelaziz Bouteflika a opté une fois de plus de s’adresser aux Algériens par ce canal. Pour lui, c’est la voie la mieux autorisée pour désormais faire connaître ses actions et aspirations. Il le fait aussi certainement parce qu’il se sent obligé, car contesté par la rue depuis près de quatre semaines en Algérie. Le président a affirmé dans une lettre diffusée par la chaîne privée Ennahar que la conférence nationale se tiendrait « prochainement ».
La vision dévoilée de Bouteflika dans cette lettre
Dès l'entame de la lecture, on voit un chef d’Etat qui veut reprendre le contrôle de son pouvoir et qui n’entend faiblir à aucun moment. Malgré, la scène socio-politique troublée que connaît son pays, il compte renouveler les institutions de l’Etat afin de mieux faire asseoir son pouvoir. « Notre pays s’apprête à changer son régime de gouvernance et à renouveler ses systèmes politique, économique et social à la faveur de la conférence nationale inclusive qui se tiendra dans un très proche avenir avec la participation de toutes les franges du peuple algérien », a écrit le président Bouteflika, dans un segment de texte publié par Aps. Selon lui, les travaux visent l’édiction d’une nouvelle constitution qui sera soumis à la volonté du peuple par le vote direct.
Le président est aussi conscient qu’une désobéissance civile se met calmement en place. C’est la raison pour laquelle : « la mission de cette conférence est d’autant plus sensible, que c’est à elle que revient la tâche d’émettre des décisions cruciales, à même d’opérer le bond qualitatif que réclame notre peuple, notamment les jeunes, un bond que cristallisera une révision constitutionnelle globale et profonde, laquelle sera soumise à un référendum à l’appréciation du peuple », a poursuivi le chef de l’Etat en ajoutant que cette révision constitutionnelle préludera à un nouveau processus électoral qui verra l’élection d’un nouveau Président .
Cependant, l’on se demande si les propositions du Chef de l’Etat pourront porter des fruits, quand on sait que l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février de manifestations monstres réclamant le départ du « système » à la tête de l’Etat notamment celui du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.
Innocent D.H