L’écrit devenu son support de communication privilégié, le président Abdelaziz Bouteflika a opté une fois de plus de s’adresser aux Algériens par ce canal. Pour lui, c’est la voie la mieux autorisée pour désormais faire connaître ses actions et aspirations. Il le fait aussi certainement parce qu’il se sent obligé, car contesté par la rue depuis près de quatre semaines en Algérie. Le président a affirmé dans une lettre diffusée par la chaîne privée Ennahar que la conférence nationale se tiendrait « prochainement ».
La vision dévoilée de Bouteflika dans cette lettre
Dès l'entame de la lecture, on voit un chef d’Etat qui veut reprendre le contrôle de son pouvoir et qui n’entend faiblir à aucun moment. Malgré, la scène socio-politique troublée que connaît son pays, il compte renouveler les institutions de l’Etat afin de mieux faire asseoir son pouvoir. « Notre pays s’apprête à changer son régime de gouvernance et à renouveler ses systèmes politique, économique et social à la faveur de la conférence nationale inclusive qui se tiendra dans un très proche avenir avec la participation de toutes les franges du peuple algérien », a écrit le président Bouteflika, dans un segment de texte publié par Aps. Selon lui, les travaux visent l’édiction d’une nouvelle constitution qui sera soumis à la volonté du peuple par le vote direct.
Le président est aussi conscient qu’une désobéissance civile se met calmement en place. C’est la raison pour laquelle : « la mission de cette conférence est d’autant plus sensible, que c’est à elle que revient la tâche d’émettre des décisions cruciales, à même d’opérer le bond qualitatif que réclame notre peuple, notamment les jeunes, un bond que cristallisera une révision constitutionnelle globale et profonde, laquelle sera soumise à un référendum à l’appréciation du peuple », a poursuivi le chef de l’Etat en ajoutant que cette révision constitutionnelle préludera à un nouveau processus électoral qui verra l’élection d’un nouveau Président .
Cependant, l’on se demande si les propositions du Chef de l’Etat pourront porter des fruits, quand on sait que l’Algérie est le théâtre depuis le 22 février de manifestations monstres réclamant le départ du « système » à la tête de l’Etat notamment celui du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.
Innocent D.H